Sans réduction du CO2, les désastres naturels vont doubler de fréquence (Banque asiatique)

La fréquence des typhons dévastateurs et des inondations pourrait être multipliée par deux d’ici aux 20 prochaines années si la planète ne réduit pas ses émissions de dioxide ce carbone, selon une étude de la Banque asiatique de développement (BAD) publiée vendredi.

Certains pays d’Asie sont particulièrement en ligne de mire, selon ce rapport qui étudie les désastres entre 1970 et 2013.

Trois jours avant l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat lundi à Paris, la BAD a ajouté aux inquiétudes sur les effets catastrophiques du changement climatique.

"Le lien entre le changement climatique et la fréquence des catastrophes naturelles intenses fournit une raison immédiate et tangible pour les différents pays et la communauté internationale de mener des actions urgentes et décisives", a dit Vinod Thomas, coauteur de l’étude.

Si les concentrations de dioxide de carbone dans l’atmosphère continuent de croître, la fréquence des catastrophes naturelles pourrait doubler en 17 ans, ajoute la BAD. Ce qui signifie qu’en moyenne, un pays pourrait subir 1,55 catastrophe climatique chaque année, contre 0,775 actuellement.

Trois pays sont à "hauts risques", les Philippines, où le super-typhon Haiyan avait fait 7.350 morts et disparus en 2013, l’Indonésie et la Thaïlande.

"Toute nouvelle augmentation du CO2 affecterait gravement ces pays", selon le rapport.

La croissance dans les pays émergents pourrait également être remise en question alors que lutter contre le changement climatique pourrait être bénéfique pour la prospérité, ajoute la BAD.

La BAD, une institution calquée sur la Banque mondiale, a relevé que la facture globale des catastrophes naturelles était en constante augmentation. Entre 2005 et 2014, elle a atteint 142 milliards de dollars (133 milliards d’euros) contre 36 milliards entre 1985 et 1994.

Les désastres ont eu un impact sur la croissance en l’Australie, en Chine, en Indonésie, en Thaïlande et au Vietnam et la tendance va "s’aggraver", ajoute la banque.

Les différents pays doivent se détourner des énergies fossiles au profit des énergies durables, juge-t-elle.

"Les décideurs politiques et les conseillers économiques ont longtemps cru que les mesures en faveur du climat représentaient un handicap pour la croissance économique", a ajouté Vinod Thomas. "Mais en réalité, c’est le contraire: les énormes dégâts provoqués par les catastrophes liées au climat représentent un obstacle croissant pour la croissance et le bien-être".

La conférence mondiale sur le climat de Paris veut limiter à 2 degrés Celsius la hausse du thermomètre mondial par rapport au niveau pré-industriel.

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