Saisie de plus de 2,5 tonnes de cocaïne au Maroc : 15 personnes arrêtées (El Khiam)

Le nombre de personnes arrêtées dans le cadre de l’opération, qui a permis la saisie lundi dernier de 2,588 tonnes de cocaïne brute, s’élève à 15 dont les deux cerveaux du réseau, qui se trouvent actuellement en prison pour leur implication dans une affaire similaire, a indiqué mercredi le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khiam.

Parmi les personnes interpellées figurent des binationaux maroco-espagnols ou maroco-néerlandais, a ajouté M. El Khiam lors d’une conférence de presse au siège du BCIJ, qui relève de la Direction générale de surveillance du territoire national.

La valeur totale de la quantité de cocaïne saisie s’élève, après traitement, à 25,85 milliards de dirhams (environ 2,75 milliards de dollars), a souligné le directeur du BCIJ.

Le taux de concentration de la drogue saisie, une quantité record, s’élève à 93%, un niveau jamais enregistré auparavant, ce qui permettra après traitement et ajout de matières chimiques de multiplier la quantité par cinq ou six, a tenu à préciser M. El Khiam.

L’opération a permis également la saisie de huit voitures utilisées dans le transport et la distribution des drogues, des sommes d’argent de près de 391.520 euros et de 172.620 dirhams et de deux fusils de chasse et des cartouches, ainsi que des téléphones portables dont certains satellitaires, a-t-il poursuivi.

Ce réseau criminel, a ajouté M. El Khiam, a des ramifications dans plusieurs villes marocaines, particulièrement à Nador, Casablanca, Meknès, Fès et Tanger, où les drogues sont distribuées, outre des ramifications transnationales. Les deux cerveaux de ce réseau entretiennent des liens avec des individus en Amérique du Sud, plus particulièrement au Venezuela, qui leur fournissent la drogue, en plus des relations dans des pays européens et arabes.

Le directeur du BCIJ a indiqué que les recherches sont toujours en cours pour mettre la main sur d’autres personnes impliquées dans cette affaire, ajoutant que les investigations au sujet de ce réseau ont débuté il y a plusieurs années.

Le mode opératoire de ce réseau est similaire à celui des cartels de drogues en Amérique du Sud en termes de structure, de stockage, de distribution et d’exportation de la drogue en Europe, a-t-il noté, précisant que les éléments de ce réseau ramenaient des cargaisons d’Amérique Latine par voie maritime, avant de les transporter vers des régions lointaines dans les provinces du sud, d’où elles sont transférées à d’autres régions au moyen de techniques précises et complexes difficiles à déceler.

Il a d’autre part relevé un changement dans les stratégies des réseaux spécialisés dans le trafic de cocaïne, qui utilisaient par le passé le Maroc en tant que point de transit des stupéfiants, se livrent désormais à la distribution de ces drogues dans les villes du Royaume.

Evoquant les dangers et les défis dans les pays d’Afrique subsaharienne, M. El Khiam a rappelé l’implication des séparatistes du polisario dans nombre d’activités criminelles et dans des opérations de contrebande d’armes et de drogues, mettant en garde contre la non coopération et la non coordination entre les services sécuritaires marocains et algériens en vue de faire face aux différentes menaces relatives aussi bien au terrorisme qu’aux stupéfiants.

Il a dans ce contexte indiqué que compte tenu de sa position stratégique, le Maroc est exposé aux différentes activités criminelles et des réseaux internationaux de contrebande, mettant l’accent sur le souci des services de sécurité nationaux de faire face à ces activités et de combler toutes les lacunes.

En dépit de certaines activités criminelles, a-t-il réaffirmé, il n’existe pas de criminalité organisée au Maroc et aucune liaison entre les réseaux de trafic de drogues et les réseaux terroristes n’a été établie jusqu’à présent.

M. El Khiam a également rendu hommage aux différents services et appareils de sécurité nationaux ainsi qu’aux secteurs concernés pour leur vigilance et leur coordination et coopération totales et permanentes pour lutter contre toutes les activités criminelles et les réseaux opérant dans le domaine du trafic international de drogue et les différents types de criminalité.

Le BCIJ avait saisi lundi une quantité record de 2,588 tonnes de cocaïne brute, dont une partie dissimulée dans un véhicule immatriculé à l’étranger et une autre dans une ferme située sur la route côtière entre Témara et Skhirat.

La grande quantité de cette drogue dure a été découverte dans une ferme près de Oued Cherrat, dans la province de Bouznika, en plus d’une autre quantité saisie à Nador, a annoncé mardi la DGSN dans un communiqué.

Sur la base d’informations précises fournies par la Direction générale de surveillance du territoire national, le BCIJ est parvenu, en étroite collaboration avec les services de la DGSN, à appréhender 10 individus soupçonnés d’entretenir des liens avec un réseau criminel organisé s’activant dans le trafic international de cocaïne.

Les enquêtes et les investigations sécuritaires se sont soldées également par la saisie de 105 kilogrammes de haschich.

Les mis en cause ont été placés en garde à vue pour les besoins de l’enquête menée sous la supervision du parquet compétent, alors que les investigations se poursuivent, en collaboration avec tous les services de sécurité, pour démasquer tous les membres de ce réseau criminel.

Le démantèlement de ce réseau s’inscrit dans le cadre des efforts continus que déploie le BCIJ en collaboration avec les services de sûreté nationale en vue de lutter contre les réseaux criminels qui s’activent dans le trafic international de drogue.

Atlasinfo (avec MAP)

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