Sahara marocain: la Suède risque la bavure géostratégique

L’incompréhension la plus totale, le non-sens diplomatique, voire la bavure géostratégique sont les mots qui reviennent pour qualifier le projet de loi du gouvernement suédois visant à reconnaître la fantomatique "rasd", une démarche qui est d’autant plus périlleuse qu’elle intervient à un moment où le Maroc, fort de ses droits historiques irréfragables sur son Sahara, continue d’honorer ses engagements pour parvenir à une solution politique réaliste et définitive, comme en attestent les résolutions pertinentes du Conseil du sécurité portant le sceau des grandes puissances mondiales.

Si dans sa déclaration de politique générale du 15 septembre devant le parlement, le Premier ministre suédois Stefan Löfven fait sa profession de foi en faveur d’un "plus grand" engagement de la Suède en faveur de "la paix et la sécurité" dans le monde, la reconnaissance de la "rasd"- si elle venait à se concrétiser – s’inscrit à l’exact recours de cette ambition et fait fi des intérêts stratégiques et mutuels de ce pays scandinave avec le Maroc, un pays au leadership régional avéré à la faveur d’une projection multidimensionnelle sur la scène internationale.

La Suède ignore-t-elle qu’une communauté humaine ne peut espérer édifier un Etat souverain, jouissant de la reconnaissance de la communauté des nations que s’il réunit impérativement les éléments fondamentaux garantissant son existence, à savoir le territoire, le peuple, le gouvernement et l’indépendance ?. Il s’agit de principes immuables du droit international coulés dans le bronze qu’aucune distorsion ou fric frac intellectuel ne pourrait altérer, d’autant plus que le séparatisme a toujours fait le lit des idées radicales et engagé les peuples dans les abîmes insondables de la sédition et de la violence. La collusion dangereuse entre le polisario et les groupes terroristes qui sévissent dans la région sahélo-saharienne est là pour nous le rappeler.

L’honnêteté et la probité intellectuelles commandent le constat sans appel suivant : l’entité séparatiste ne réunit pas les éléments fondamentaux constitutifs d’un Etat souverain conformément aux principes du droit international. La vague de pays ayant retiré leur reconnaissance à la "rasd" ont à juste titre administré ce revers cinglant au polisario et à son mentor algérien, lui même plongé dans une précarité institutionnelle avancée.

La Suède, qui brigue un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, devrait adhérer sans réserve à la neutralité consubstantielle au processus onusien visant un règlement politique réaliste et définitif à la question du Sahara et s’inspirer de la sagesse de Peter Van Walsum, ancien envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, qui avait conclu que "la principale raison pour laquelle je trouve intolérable le statu quo est qu’il est trop aisément accepté, non pas seulement par des spectateurs non engagés des pays lointains, mais aussi par les partisans inconditionnels du Front polisario, qui n’ont pas vécu eux-mêmes dans les camps, mais qui sont convaincus que ceux qui y vivent préféreraient y rester indéfiniment au lieu d’opter pour une solution négociée en deçà de l’indépendance totale".

Pour Van Walsum "l’indépendance du Sahara n’est pas une option réaliste", en ce sens qu’elle s’inscrit à rebours de considérations géostratégiques impérieuses, en premier lieu une intégration économique capable à elle seule de majorer de 2 pc les taux de croissance des pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). La prise en compte de la réalité politique et des droits historiques irréfragables du Maroc sur son Sahara ne constitue pas une concession ou encore une capitulation. Au contraire c’est une vertu.

L’histoire et la réalité sur le terrain nourrissent la justesse du plan d’autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, qui jouit d’une reconnaissance des grandes capitales mondiales, autant de faits qui tordent le cou à l’imposture algérienne vis-à-vis de l’intégrité territoriale irréfragable du Maroc.

La vague de dénonciation internationale de la violation des droits de l’Homme et le détournement à l’échelle industrielle de l’aide internationale destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf mettent à nu les visées d’un régime algérien qui s’entête toujours dans son soutien au "Polisario", devenu aujourd’hui un "agent déstabilisateur" dans la région du Maghreb et du Sahel et une "force d’appoint" des groupes terroristes qui promettent feu et sang à cette partie du monde.

S’immiscer dans le processus de paix onusien reviendrait à le saborder et à plonger la région dans des abîmes insondables. Une région qui fait l’objet des convoitises croisées des bandes criminelles transnationales et des groupes terroristes affiliés à Al-Qaeda et à Daech. Jouer aux apprentis sorciers de la géostratégie internationale romprait le statu quo construit sur le cessez feu des Nations Unies et comporterait le risque d’une déstabilisation régionale aux conséquences sécuritaires et humanitaires désastreuses.

Le conflit du Sahara dit occidental, rappelle-t-on, est un conflit imposé au Maroc par l’Algérie qui finance et qui héberge sur son territoire à Tindouf le mouvement séparatiste du Polisario.

Le Polisario soutenu par le pouvoir algérien revendique la création d’un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une intégration économique et sécuritaire régionale.

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