Sahara: le Maroc demande qu’ONU et Algérie prennent leurs responsabilités

Le Maroc demande aux Nation unies et à l’Algérie de prendre leurs responsabilités pour que le Polisario cesse ses incursions et ses provocations au Sahara, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, menaçant implicitement d’agir si rien n’est fait.

"Si le Conseil de sécurité n’assume pas ses responsabilités, le Maroc assumera les siennes", a insisté le ministre après un entretien avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres auquel il a remis un message du roi Mohammed VI.

"Le Maroc en tirera toutes les conséquences", a-t-il ajouté en précisant que le souverain en avait parlé directement avec le chef de l’ONU.

Il lui a exprimé "le rejet clair, ferme et déterminé du Maroc de ces provocations, de ces incursions par le Polisario" dans une zone tampon du Sahara où l’ONU est chargée de superviser un cessez-le-feu.

"SM le Roi a tenu à préciser à M. Guterres que ces agissements constituent une menace au cessez-le-feu, violent le droit international et les résolutions de l’ONU, et compromettent sérieusement le processus politique", a-t-il poursuivi.

Le souverain, dans son entretien avec le Secrétaire Général, a rappelé que dans ce différend régional qui dure depuis plus de 40 ans, "l’Algérie a une responsabilité flagrante. C’est l’Algérie qui finance, c’est l’Algérie qui abrite, c’est l’Algérie qui arme, c’est l’Algérie qui soutient et qui apporte son soutien diplomatique au Polisario", a ajouté M. Bourita.

Le Maroc a alerté dimanche le Conseil de sécurité en affirmant que des éléments armés du Polisario étaient entrés récemment dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara , en violation d’un accord militaire sur une zone tampon.

En début de semaine, l’ONU avait indiqué que sa mission au Sahara occidental (Minurso) "n’avait observé aucun mouvement d’éléments militaires dans le territoire nord-est".

Dans ce "différend régional qui dure depuis plus de 40 ans, l’Algérie a une responsabilité flagrante", a aussi affirmé le ministre marocain. "L’Algérie finance, abrite, arme, soutient diplomatiquement le Polisario", a-t-il dénoncé.

C’est pour cela que le Maroc demande que l’Algérie "prenne une part importante dans le processus politique, assume ses responsabilités dans la recherche d’une solution et joue un rôle à la hauteur de sa responsabilité dans la genèse de ce différend régional".

A l’appui de ses accusations, le ministre a brandi des documents et des photographies aériennes prouvant selon lui la création de "beaucoup" d’installations militaires par le Polisario entre août 2017 et mars 2018.

Le Maroc, a-t-il fait savoir, a présenté au SG “des faits et des preuves concernant ces agissements inadmissibles”. Le Représentant spécial du SG, M. Colin Stewart, chef de la Minurso, “n’a pas encore été reçu par le Polisario, parce que le Polisario lui a imposé une condition: qu’il soit reçu à Tifariti ou à Bir Lahlou et non pas à Tindouf, en Algérie, comme cela a été le cas depuis la création de la Minurso”.

C’est "un fait nouveau, un précédent dangereux”, s’est indigné M. Bourita, ajoutant que “le Polisario entretient un chantage avec la Minurso et avec le Représentant spécial du SG en voulant imposer un lieu de rencontre, qui est à l’intérieur de cette zone, ce qui n’a jamais été fait auparavant”.

"La situation est grave" et "le Maroc tire la sonnette d’alarme" car il s’agit d’une question relative à son "intégrité territoriale", a fait valoir Nasser Bourita.

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