Sahara : le Carnegie Endowment juge toute velléité indépendantiste « irréaliste »

Sahara : le Carnegie Endowment juge toute velléité indépendantiste
Le think tank américain Carnegie Endowment for International Peace a estimé, dans une récente analyse sur la question du Sahara, que toute velléité indépendantiste demeure un objectif "irréaliste", notant que les grandes puissances mondiales, y compris les Etats Unis, soutiennent le plan marocain d’autonomie et s’alarment des répercussions périlleuses sur la région d’un autre état non viable.

L’analyse intitulée : "Question du Sahara : au delà de toute complaisance" met en garde contre l’impasse dans laquelle s’est enlisé ce conflit avec des effets pervers et désastreux sur la situation humanitaire dans les camps de Tindouf, en Algérie, et les conséquences néfastes aux plans politique et économique pour toute l’Afrique du nord.

La précarité de cette situation est d’autant plus alarmante qu’elle prospère "sur l’instabilité croissante dans la région et les difficultés observées dans les efforts visant à endiguer les activités transfrontalières des groupes terroristes et les réseaux criminels de tout genre", relève Annouar Boukhars, auteur de cette étude, et chercheur non résident au département Moyen-Orient de la Carnegie Endowment.

Boukhars fait observer que la communauté internationale ne s’y est pas trompée en pointant du doigt "les risques potentiels que fait encourir le conflit du Sahara à la stabilité régionale", rappelant que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait récemment mis en garde contre "la vulnérabilité des populations sahraouies dans les camps de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie, sous contrôle du polisario, devenues des cibles pour les recruteurs des réseaux terroristes et criminels".

Javier Perez de Cuellar, ancien secrétaire général de l’ONU, avait en son temps déclaré qu’"il n’avait jamais été convaincu par l’option d’indépendance", dans ses mémoires publiées en 2006, rappelle encore l’auteur de cette analyse, ajoutant que le 5è SG de l’ONU avait aussi estimé que toute "velléité indépendantiste n’est pas sahraouie d’origine".

"La seule solution à la question du Sahara, soulignait M. de Cuellar, demeure l’intégration dans le cadre d’une structure d’autonomie au sein du Maroc", indique l’étude, en faisant observer qu’il s’agit là de conclusions auxquelles sont arrivés le successeur de Cuellar Boutros Boutros Ghali, qui avait reconnu l’impossibilité de tenir un référendum, Erik Jensen, secrétaire général adjoint de l’ONU (1994-1998), Bernard Miyet, secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des opérations de maintien de la paix (1997-2000), ainsi que Peter Van Walsum, ancien envoyé personnel du SG de l’ONU.

"Le général algérien à la retraite, Khaled Nezzar, jadis un fervent défenseur de l’option d’indépendance, a fait siennes ces conclusions, en 2003, en jugeant que la fragmentation de l’Afrique du nord est bien la dernière chose dont a besoin cette région", conclut cette analyse.

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