Sahara : « Alger, ça suffit ! », titre le magazine Zamane

"Alger, ça suffit !" titre le magazine Zamane dans l’édito de son numéro du mois d’avril dans lequel il revient sur la visite effectuée par le Secrétaire général de l’ONU début mars dans la région et met à nu l’hostilité criante d’Alger à l’encontre des intérêts du Maroc et de ses droits à la préservation et la défense de son intégrité territoriale.

"Dire, une fois encore, quarante ans après, que l’Algérie est non seulement partie prenante dans le conflit du Sahara, mais qu’elle en est à l’origine, est d’une redondance affligeante. Tout se passe comme si certaines vérités sont tellement flagrantes qu’on a du mal à les reconnaître comme telles. Les derniers développements de la question du Sahara ont remis au goût du jour cette lapalissade quarantenaire", affirme Youssef Chmirou, directeur de la publication dans cet édito.

Selon l’éditorialiste, le SG de l’ONU, "après un désaccord de calendrier avec Rabat, et un bref crochet par la Mauritanie pour donner à son périple un aspect régional, s’est beaucoup plus attardé à Alger que dans les camps de Tindouf", estimant que  »les déclarations dont il s’est fendu ont été jugées, à bon droit, aux antipodes de sa fonction et de son obligation de neutralité".

"Elles ont fait couler beaucoup d’encre au Maroc et un peu partout dans le monde. Pour autant, cela ne pouvait pas l’empêcher d’avoir au moins une certitude, à savoir qu’il avait bel et bien les pieds en Algérie, en étant à Tindouf, tout comme à Alger la capitale. A ce niveau-là d’une géographie primaire, le doute n’est pas permis. Pas plus d’ailleurs que les notions premières d’une géopolitique dont il est supposé en avoir le sens à fleur de peau", observe-t-il.

En fait, poursuit l’éditorialiste, "c’est cette dimension, ravivée par les dérapages du secrétaire général de l’ONU, qui a été durement ressentie par le commun des citoyens", notant que plusieurs questions surgissent à ce sujet.

"Pourquoi tant de hargne au plus haut niveau de la république d’Alger, tant de harcèlement médiatique systématiquement désobligeant, tant d’assiduité à vouloir inculquer une véritable culture de haine entre les deux peuples ? Pourquoi cette dépense inouïe d’énergie et de moyens, sur toutes les tribunes de la diplomatie internationale, juste pour entraver la volonté légitime du Maroc à parachever et préserver son intégrité territoriale ?", s’interroge-t-il.

Et de souligner que le fameux principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’est qu’un faire-valoir qui a volé en éclats. de même, le référendum, qui devait servir d’outil opératoire pour la création d’un Etat croupion, s’est révélé impossible, de l’aveu même des instances de l’ONU, écrit l’éditorialiste.

Il va sans dire que les voies empruntées par l’Algérie sont sans issue, remarque la publication, qui précise que le Maroc n’a cessé de rappeler que le statut d’autonomie élargie pour le Sahara, sous sa souveraineté, est la dernière et ultime offre qu’il peut consentir.

"Au-delà du projet qui consiste à amputer le Maroc d’une partie de son territoire, ce que l’Algérie cherche, en définitive, c’est un Maroc affaibli, économiquement exsangue, socialement en ébullition permanente et politiquement instable", fait-il observer.

Un Maroc qui bouge, en interne comme en direction de sa profondeur africaine, même si beaucoup reste à faire et à parfaire, indispose au plus haut point l’Algérie qui n’a pas trouvé mieux pour casser cette dynamique que de pousser la question du Sahara jusqu’à l’intolérable, ajoute-t-il.

 »La mère des questions qui se pose désormais est de savoir mettre quoi sur la table lorsque toutes les options pacifiques se sont avérées vaines », s’interroge l’éditorialiste selon qui  »l’Algérie semble avoir fait le choix de la guerre » et poursuit sa course effrénée à l’armement et ses commandes militaires faramineuses, au grand bonheur des marchands de canons de tout horizon et de leur clientèle de tout acabit, à commencer par le carré des généraux d’Alger.

"Contre qui l’Algérie compte-t-elle utiliser cet arsenal colossal, hormis ses propres révoltés aux couleurs islamistes? Les puissances commanditaires des guerres régionales, qui ravagent actuellement le monde arabe, comprennent-elles que tout alignement sur les positions algériennes est un encouragement aux va-t-en guerre ?", s’insurge-t-il encore.

"Emboîtant le pas à la mondialisation économique, l’Occident semble avoir opté pour la délocalisation des guerres. Le Maroc ne veut surtout pas que le nord-ouest africain subisse le même sort. A quel prix et jusqu’à quand, sachant que le seuil de l’intolérable passe par son intégrité territoriale", conclut-t-il.

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