Saad Amine, directeur de BM Magazine : « Les trophées des Marocains du Monde, un regard nouveau sur la diaspora marocaine »

Marrakech accueille la 2ème édition des Trophées des Marocains du Monde. Un regard nouveau sur la diaspora marocaine, loin des clichés véhiculés par les médias. C’est ainsi que l’ont voulu, pensé et réfléchi les initiateurs de cet événement . Mettre en avant des réussites marocaines qui sont autant de modèles pour une jeunesse désemparée dans une Europe cible d’attentats : c’est ce qu’explique Amine Saad, directeur de BM magazine, publication qui porte les Trophées des Marocains du monde.

Entretien réalisé par Narjis Rerhaye

Atlasinfo : Vous organisez la 2ème édition des Trophées Marocains du monde (TMM) ce week-end à Marrakech. Qu ‘est-ce qui a changé depuis la 1ère édition et à quelles attentes avez-vous répondu ?

Saad Amine : Cette deuxième édition répond avant tout à ce souhait de rendre hommage à ces marocains du monde aux brillantes trajectoires. Nous avons voulu tout comme lors de la première édition, et les prochaines aussi je l’espère, qu’un nouveau regard se porte sur les enfants de l’immigration. Tout cela pour dire qu’il est temps de considérer autrement notre diaspora, loin des clichés que les médias rapportent, qu ‘il s’agisse des médias étrangers ou nationaux.

Comment l’idée de ces trophées est-elle née ?

C’est suite aux divers évènements tragiques qui ont lieu en Europe que l’idée de créer les Trophées Marocains du Monde est née. L’Europe , principale terre d’accueil des Marocains Résidant à l’Etranger, a été frappée par plusieurs attentats terroristes . Dans ces réseaux, de nombreux marocains sont impliqués. Des Marocains mal intégrés, vivant au ban de la société, délinquants pour la plupart, récupérés par des idéologies obscurantistes. Des Marocains non alphabétisés ou presque, qui ont sombré dans la violence et la haine. L’image du MRE et des musulmans est ternie, mise à mal, malmenée. Or, les Marocains du Monde, ce sont aussi de brillants chefs d’entreprise, des politiques au plus haut niveau de l’échelle, des champions mondiaux leaders dans différentes disciplines sportives, des membres actifs de la société civile. Ils sont nombreux à avoir embrassé des carrières remarquables au sein des pays d’accueil. De ceux-là, nous parlons peu. C’est pour cela que nous avons voulu mettre en avant les Marocain du Monde qui ont réussi, ceux qui peuvent contribuer à redorer l’image de toute une communauté. Ces réussites sont aujourd’hui des modèles pour donner de l’espoir à cette jeunesse souvent désemparée. C’est ainsi qu’est né TMM

Quels sont ces Marocains du monde à qui il sera rendu hommage ? Quels sont ces parcours que vous avez voulu récompenser ?

Il sera rendu hommage à des politiciens, comme Ahmed Laaouej, des chefs d’entreprises comme Mohammed Mechbel par exemple ou encore des artistes comme Bouchera Azzouz. La liste de tous nos nominés est sur le site de l’évènement www.Tropheesmdm.ma

Le Maroc n’a pas de stratégie pour empêcher la fuite des cerveaux

Les Marocains évoluant à l’étranger ont des trajectoires plurielles et se distinguent dans des domaines très différents allant du sport à la politique en passant par la recherche . Selon vous comment ces Marocains du monde contribuent-ils au rayonnement du Maroc à l’étranger ?

Chacun dans son domaine peut contribuer au rayonnement du Maroc . Je citerai comme exemple des entrepreneurs impliqués aussi dans le domaine associatif. Ils peuvent constituer une force de lobbying au sein de la sphère économique des pays d’accueil pour inciter, par exemple à investir au Maroc.

Dans le cadre de cet événement vous organisez une table ronde sur le thème ‘Marocains du Monde: de la fuite des cerveaux à la mobilisation des compétences, quelles stratégies ? ». Pensez-vous que le Maroc a élaboré une stratégie, une politique publique pour mobiliser ses compétences et mettre un terme à la fuite des cerveaux ?

C’est l’actualité de ces derniers mois. On ne cesse de parler de mobilisation des compétences car on a constaté que la fuite des cerveaux était une réalité et que le Maroc, il faut le dire, a échoué dans sa tentative d’intéresser ces « cerveaux » pour rester ou revenir au pays. Mais avant de parler de compétences ou de compétences « rares » car c’est de cela qu’il s’agit, il faut définir une stratégie multisectorielle. Un chercheur n’ a pas les même attentes qu’un entrepreneur. L’Etat a commencé à parler de mobilisation des compétences sans pour autant avoir une vision clairement définie. Il y a encore bien du travail à faire dans ce sens .

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