Retraites: manifestation parisienne dans le calme, affluence en repli

A Paris, des milliers voire des dizaines de milliers personnes ont défilé mardi contre la réforme des retraites dans le calme, entre Invalides et Denfert-Rochereau, mais la participation a été moins importante que celle du 5 décembre, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Contrairement à celle de jeudi qui n’avait pu démarrer pendant plus de deux heures à cause de heurts place de la République, le cortège, plus clairsemé, a avancé vite et dans une ambiance détendue.

Les premiers manifestants sont arrivés à Denfert-Rochereau à 16H30, deux heures après le départ.

"Pour une retraite totale, contre le recul social", scandaient notamment les manifestants. Parmi les autres slogans: "On ne veut pas mourir au travail", "la retraite avant l’arthrite" ou encore "poing levé contre la retraite à points".

Grève oblige, beaucoup de manifestants poussaient un vélo.

Dans la foule, cheminots, étudiants, syndicalistes, quelques blouses blanches et "gilets jaunes" mais surtout beaucoup d’enseignants.

"Si je suis en colère, c’est la faute à Blanquer, si on est un million, c’est la faute à Macron", lisait-on sur une pancarte.

À l’arrière du cortège, deux banderoles de l’Opéra de Paris, qui bénéficie d’un régime spécial de retraite pour ses danseurs et musiciens.

La mobilisation "reste importante" mais "il y a moins de monde à Paris" ainsi "qu’en province", a commenté Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, juste avant le départ du cortège.

Jeudi dernier, la manifestation parisienne avait rassemblé 65.000 personnes selon le ministère de l’Intérieur, 250.000 pour la CGT.

Dans toute la France, les manifestations avaient rassemblé 806.000 personnes, selon la place Beauvau, 1,5 million d’après la CGT, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2010 et la dernière contestation sur les retraites.

Si la mobilisation dans la rue est en repli, "le mécontentement reste aussi haut", a fait valoir Philippe Martinez.

Selon lui, il n’y a pas que "la rue qui compte" et il faut "prendre ce mouvement dans son ensemble".

"On a marqué un très grand coup jeudi dernier, cela a été au-delà de nos espérances, aujourd’hui on est dans l’installation d’un mouvement", a indiqué Yves Veyrier, numéro un de FO. "Si on n’a pas de réponse, on ne va pas lâcher", a-t-il ajouté.

Pour Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, "ce qui nous semble important, c’est que le chiffre de grévistes reconductible reste extrêmement fort".

Côté professeurs, la secrétaire générale adjointe du Snes (syndicat national des enseignants du second degré) Valérie Sipahimalani s’est montrée satisfaite: "C’est la deuxième grève majoritaire dans les collèges et les lycées, du jamais vu". Les annonces du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer "ne nous ont absolument pas convaincus", a-t-elle poursuivi.

Plusieurs responsables de gauche étaient également présents.

"Nous voulons le retrait de la retraite à points. Qu’un gouvernement roule des mécaniques, c’est assez ordinaire, on en a connu d’autres qui prétendaient qu’ils ne céderaient jamais rien", a jugé Jean-Luc Mélenchon (LFI).

"Je suis pour que la mobilisation se prolonge tant que le gouvernement n’entendra pas raison et la raison, c’est de remettre à plat l’intégralité de la réforme", a fait valoir le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Pour la porte-parole d’EELV Eva Sas, "sur la question de la retraite par points, on ne peut pas avoir confiance dans ce gouvernement".

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