Renault-Nissan-Mitsubishi: conférence de presse des dirigeants mardi au Japon

Le groupe japonais Nissan a annoncé la tenue mardi à son siège de Yokohama (banlieue de Tokyo) d’une conférence de presse réunissant l’ensemble des dirigeants des membres de l’alliance, désireux d’afficher leur union après les tensions de l’affaire Ghosn.

Elle se tiendra à 16h30 heure locale (07h30 GMT) en présence du président de Renault, Jean-Dominique Senard, du directeur général du groupe français, Thierry Bolloré, du patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, et du PDG de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko.

L’ordre du jour n’est pas spécifié, mais une nouvelle organisation devrait être annoncée à cette occasion, après avoir été entérinée en conseil d’administration de Nissan, prévu un peu plus tôt dans l’après-midi, a indiqué à l’AFP une source proche de l’Alliance, qui veut ainsi tourner la page de l’ère Ghosn.

La société néerlandaise Renault-Nissan BV (RNBV), qui symbolise l’ensemble automobile franco-japonais, va être remplacée par un nouveau comité tripartite incluant Mitsubishi Motors, qui pourrait siéger alternativement en France et au Japon, selon cette personne.

Carlos Ghosn, actuellement assigné à résidence à Tokyo après plus de 100 jours de prison pour des accusations de malversations financières, a par ailleurs demandé à participer au conseil d’administration de Nissan, a indiqué lundi son principal défenseur, Junichiro Hironaka. Il a été révoqué de la présidence en novembre, mais reste administrateur, jusqu’à sa révocation par l’assemblée générale des actionnaires prévue le 8 avril.

L’arrestation du magnat de l’automobile, le 19 novembre à Tokyo, avait fait éclater au grand jour les tensions entre les deux partenaires, divisés sur le sort de M. Ghosn et le partage du pouvoir au sein de l’alliance. Mais le climat s’est apaisé depuis sa démission en janvier de la direction de Renault.

La structure RNBV, créée en mars 2002 pour "renforcer la gouvernance" du partenariat entre les deux constructeurs unis depuis 1999, est basée à Amsterdam et détenue à parité par Renault et Nissan.

Selon les documents officiels, elle "coordonne les activités communes à l’échelle mondiale et contribue à l’élaboration de la stratégie et de la planification à moyen et long terme de l’Alliance", qui s’est hissée en 2017 au premier rang mondial (hors poids lourds).

Mais les détracteurs de M. Ghosn accusent le bâtisseur de l’alliance d’avoir, au fil des ans, utilisé cette structure néerlandaise pour servir ses propres intérêts: versement de rémunérations non justifiées à des proches, somptueuse fête d’anniversaire au château de Versailles ou encore invitation de connaissances au Carnaval de Rio.

Outre RNBV, une autre entreprise est sur la sellette: Nissan-Mitsubishi BV (NMBV), fondée en juin 2017, là aussi aux Pays-Bas, "avec pour mission l’exploration et la promotion de synergies au sein du partenariat".

Cet objectif a cependant été dévoyé, avait affirmé Nissan en janvier. Le dirigeant de 65 ans a reçu des émoluments indus de 7,8 millions d’euros via cette structure, selon le groupe.

Carlos Ghosn n’est pour le moment pas poursuivi par la justice pour les éléments apparus en lien avec ces deux structures néerlandaises.

L’homme d’affaires franco-libanais-brésilien a été inculpé au Japon pour minoration de revenus déclarés aux autorités boursières et abus de confiance au titre de PDG de Nissan. Il a été libéré la semaine dernière sous caution et a interdiction de quitter le Japon, où il sera jugé dans quelques mois.

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