Régionales: la droite ressort le thème de l’insécurité, la gauche dénonce une tentative de « récupération » électoraliste

Le thème de l’insécurité, cher à la droite, revient avec force, alors que la France s’apprête dimanche à retourner aux urnes. La gauche a accusé jeudi la droite de ressortir cet épouvantail dans une tentative de « récupération » à visée électoraliste, à l’approche du second tour des régionales.

Régionales: la droite ressort le thème de l
Jeudi, Nicolas Sarkozy est revenu sur son terrain favori. Le chef de l’Etat a voulu frapper fort, sur une prérogative régalienne, la sécurité, qui lui tient à coeur depuis l’époque où il était devenu ministre de l’Intérieur en 2002.

Deux jours après la mort d’un policier tué dans une fusillade, le président s’est rendu à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), pour y rencontrer la famille de la victime et prononcer un discours musclé, réclamant notamment qu’on applique "systématiquement" une peine de sûreté incompressible de 30 ans pour tous ceux qui portent atteinte à un membre des forces de l’ordre.

En outre, M. Sarkozy a annoncé que le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, portera plainte "systématiquement" en cas d’insulte envers un membre des forces de l’ordre.

L’insécurité -dans les écoles cette fois- avait déjà fait une incursion dans la campagne électorale après un fait divers: l’agression au couteau, le 2 février, d’un adolescent de 15 ans dans un lycée de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). L’UMP avait alors largement dénoncé la "passivité" de la région Ile-de-France dans cette affaire tandis que les socialistes pointaient du doigt la responsabilité de l’Etat.

A trois jours du second tour, la gauche a dénoncé une tentative de "récupération" électoraliste sur ce thème, traditionnellement porteur à droite.

La Première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry a estimé que le Premier ministre François Fillon "se déshonore" en récupérant "la vieille ficelle de l’insécurité", lors d’une conférence de presse qu’elle donnait simultanément au discours de M. Sarkozy.

Présente à ses côtés, la secrétaire nationale du Parti communiste Marie-George Buffet a noté que "Nicolas Sarkozy parle beaucoup de l’insécurité, mais il est en échec (…) sur la question de la lutte contre l’insécurité", estimant qu’"à droite on veut faire jouer la peur pour mobiliser un électorat".

De son côté, Ségolène Royal a estimé que la droite cherchait "à tout instrumentaliser" et relevé "un affolement de fin de campagne, qui fait faire un certain nombre d’erreurs ou de confusions", jeudi sur les ondes de France Info.

Une critique émise également par certains représentants de syndicats de police. "En période électorale, vouloir faire de la récupération sur de l’événementiel sécuritaire (sic), je ne sais pas si c’est forcément de bon ton et judicieux", a déclaré Olivier Balangé, délégué syndical FGP-FO à Reims.

Nicolas Comte, secrétaire général du Syndicat SGP-FO Unité Police, y voit aussi une "tentation" de "récupération" venant "un petit peu de partout".
"Quand on évoque ça à une tribune, ça peut le laisser penser. Mais lorsqu’ensuite les adversaires politique pointent du doigt pour dénoncer celui qui en a parlé, ça peut le laisser penser aussi", a-t-il noté sur France Inter.

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