Régionales: la difficile campagne des ministres

Ils étaient vingt ministres en campagne, les uns avec l’envie de se tailler un fief régional à la mesure de leurs ambitions, d’autres qui s’étaient fait un peu prier. Certains membres du gouvernement, initialement pressentis pour conduire des listes de la majorité, s’étaient finalement dérobés, jugeant qu’ils n’avaient pas grand-chose à y gagner et beaucoup à perdre. A l’image de Roselyne Bachelot dans les Pays de la Loire, d’Hubert Falco en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou de Brice Hortefeux en Auvergne.

Régionales: la difficile campagne des ministres
Le ministre de l’intérieur a préféré se positionner derrière son secrétaire d’Etat, Alain Marleix, qui, avec 28,72 %, parvient à devancer d’une courte tête le président sortant (PS), René Souchon. Les électeurs de droite, en revanche, n’ont pas pardonné à M. Hortefeux d’avoir fait faux bond. Dans le département du Puy-de-Dôme, où il conduisait la liste départementale, celle-ci ne recueille que 23,65 %. Pis, à Clermont-Ferrand, où il avait un temps laissé entendre qu’il pourrait se porter candidat, il obtient à peine 21,15 %.

Alain Joyandet en tête

Ministre chargée de l’outre-mer auprès du ministre de l’intérieur, Marie-Luce Penchard sort mal en point de ces élections qui se sont arrêtées, pour elle, dès le premier tour. Elle s’était pourtant engagée à "servir" d’abord la Guadeloupe, provoquant une polémique. Le PS remporte la région, et la liste de l’UMP, où elle figurait en numéro deux, obtient à peine 14 % des voix. Même à Basse-Terre, la ville que dirige sa mère, Lucette Michaux-Chevry, elle dépasse de peu les 17 %.

Pour Valérie Létard, la secrétaire d’Etat chargée des technologies vertes, la campagne dans le Nord – Pas-de-Calais fut une rude bataille. D’abord contre une partie de l’UMP, qui admit avec difficulté que la tête de liste dans la région revînt à une figure du Nouveau Centre (NC). Ensuite contre une gauche "féodale", dit-elle, qui détient toutes les commandes du pouvoir régional.

Le combat était inégal. Avec toujours le même enthousiasme – "Je suis une fille du pays", répond-elle à ceux qui s’étonnent de son entrain inentamable -, elle repart en dernière semaine lestée d’un modeste 19 %.

Le président du Nouveau Centre et ministre de la défense, Hervé Morin, aligné en troisième position dans l’Eure sur la liste conduite par son collègue du gouvernement Bruno Le Maire en Haute-Normandie, essuie lui aussi un revers. L’alliance UMP-NC est en effet loin de retrouver le niveau qu’avaient atteint en 2004 l’UMP et l’UDF. Dans l’Eure, le recul est de près de 10 points. Le centre s’est dissous.

Au palmarès des ministres en campagne, Alain Joyandet, le secrétaire d’Etat à la coopération, se place en tête. Il décroche un honorable 32 %, qui le récompense de sa fidélité au chef de l’Etat.

Patrick Roger

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