Rebondissements dans l’affaire Jérôme Kerviel : un nouveau procès début 2016

L’affaire Jérôme Kerviel, du nom de l’ancien trader français de la Société générale, accusé d’avoir fait perdre, en 2008 à sa banque, 4,9 milliards d’euros, connait des rebondissements après les révélations du site d’information Médiapart, selon lesquelles le courtier n’aurait pas agi seul. Un nouveau procès civil doit se tenir du 20 au 22 janvier 2016 pour établir la répartition des responsabilités dans cette perte, indique lundi une source judiciaire.

D’après des informations rapportées par Médiapart, la commandante de police Nathalie Le Roy, qui a mené l’enquête sur ce dossier en 2008 et en 2012, et qui a été auditionnée en avril dernier par un magistrat du tribunal de grande instance de Paris, dit avoir la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier. "Je ne me suis jamais manifestée, mais j’avoue que ma convocation m’apporte un soulagement. Je me suis très longtemps remise en question", a-t-elle dit, après son audition par le juge, allant jusqu’à confier qu’elle a eu le sentiment d’avoir été instrumentalisée par la Société Générale, selon les propos rapportés par le site d’information.

Dans sa déposition, la commandante de police a dénoncé au juge le rôle du parquet dans cette affaire et notamment comment l’enquête avait été influencée par la banque. "L’ensemble des documents qui ont été requis dans cette enquête auprès de la Société Générale nous ont été fournis par cette dernière, car nous n’avions pas le matériel informatique pour l’exploitation. ï û C’est la Société Générale qui m’a dirigé tous les témoins", a-t-elle expliqué.

Entré à la Société générale à 23 ans, Jérôme Kerviel avait été condamné en appel en 2012 à cinq ans de prison, dont trois ferme et au versement de 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts.

Réagissant à ces révélations, dans un communiqué envoyé dans la nuit de dimanche à lundi, la Société Générale a dit "s’étonner" de ces informations, rappelant que l’affaire liée aux agissements frauduleux de Jérome Kerviel a fait l’objet de plusieurs décisions de justice qui ont toutes reconnu la culpabilité pénale exclusive de son ancien trader.

"La Société Générale s’étonne des déclarations qui auraient été faites par un policier au juge d’instruction parisien en charge des plaintes déposées par Jérôme Kerviel alors qu’il avait lui-même déclaré aux policiers qui l’interrogeaient en janvier 2008 qu’il avait agi seul et à l’insu de sa hiérarchie", précise le communiqué de la banque.

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