RÉPUBLIQUE SOLIDAIRE: Dominique de Villepin séduit large

RÉPUBLIQUE SOLIDAIRE: Dominique de Villepin séduit large
"On se croirait dans le métro à 6 heures du soir." Samedi après-midi, à la halle Freyssinet de Paris, le député villepiniste François Goulard balaie du regard les quelque 5.000 personnes qui jouent des coudes pour assister au lancement du mouvement de Dominique de Villepin. "Jeunes ou vieux, ils sont tous d’origine et de couleur politique différentes. C’est une grande force", insiste François Goulard, qui fait partie de la dizaine de députés UMP soutenant l’ex-Premier ministre.

Si elle est une "force", cette diversité des origines et des couleurs politiques apparaît surtout comme l’ADN du nouveau mouvement villepiniste baptisé République solidaire. Car bon nombre de sympathisants et de militants sont issus des rangs de l’UMP, du Parti socialiste ou encore du MoDem. Ainsi l’ancien ministre Azouz Begag (MoDem) qui entend justement incarner ce "rassemblement des Français au-dessus des partis" que prône Dominique de Villepin. "Je suis encore au MoDem. Mais je suis un démocrate et je n’ai pas d’oeillères idéologiques. Je veux avant tout retrouver le chemin de la France républicaine", explique Azouz Begag, qui a répondu présent samedi et qui plaide pour une alliance entre Bayrou et Villepin pour la présidentielle de 2012.

Le "symbole Azouz Begag"

Pour République solidaire, le ralliement d’Azouz Begag est lourd de sens. "Azouz, c’est la synthèse même de tous nos adhérents. Il est brillant, il est indépendant et il est originaire de l’immigration", explique la porte-parole du mouvement, la députée UMP Marie-Anne Montchamp. Une manière de rappeler que s’occuper des banlieues et des jeunes issus de l’immigration est une des préoccupations majeures de Dominique de Villepin. À quelques mètres de là, une dizaine de jeunes, casquettes vissées sur la tête, l’ont bien compris. Venus de Corbeil-Essonne (91), ils portent une banderole "Les banlieues avec Villepin" et s’exclament : "Villepin connaît la réalité des quartiers. On le soutient même si on sait qu’on sera peut-être déçu s’il arrive au pouvoir un jour. Mais pour le moment, personne, même pas la gauche, n’a trouvé de solution pour les banlieues."

Bon nombre de militants jugent les propos de l’ex-Premier ministre teintés de "solidarité" et de "justice sociale". "Aujourd’hui, les différences de salaires entre les Français sont abyssales. On ne peut pas être de gauche et accepter cela", explique une jeune femme originaire de l’Isère. "Villepin a une stature d’homme d’État. Cela n’a rien à voir avec Bayrou qui a de bonnes idées mais sans aucun charisme", note pour sa part un sympathisant du MoDem venu de Dordogne.

Les "orphelins" de la République

Au-delà des enjeux intérieurs, beaucoup restent aussi très marqués par le discours contre la guerre en Irak de l’ancien ministre des Affaires étrangères devant les Nations unies en 2003. Pour d’autres, l’ex-Premier ministre apparaît surtout comme le successeur naturel de Jacques Chirac et une alternative à droite face à Nicolas Sarkozy. "Villepin peut réellement apporter quelque chose à la France. Il est très reconnu à l’étranger. C’est le nouveau de Gaulle", se réjouit un militant parisien. "L’UMP se résume à des têtes blanches issues des beaux quartiers. Or, en politique, il faut transcender les clivages", lâche un Rennais déçu par le chef de l’État. Aujourd’hui crédité de 7 % des intentions de vote dans les sondages, le président de République solidaire a encore deux ans avant la présidentielle pour montrer quelle est sa réelle capacité à briguer un mandat et son degré de nuisance vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. D’ici là, Dominique de Villepin veut continuer de rassembler, et en appelle à tous les "orphelins" de la République.

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