Dans le dossier Bygmalion, Nicolas Sarkozy, 63 ans, avait saisi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris d’un recours contre l’ordonnance du juge Serge Tournaire, qui l’a renvoyé en février 2017 sur les bancs de la correctionnelle pour « financement illégal de campagne électorale ». Dans ses réquisitions, l’avocat général a demandé à la cour de confirmer intégralement les poursuites. Attendu pour jeudi, l’arrêt peut cependant encore être contesté par un pourvoi devant la Cour de cassation, en théorie non suspensive, mais qui en pratique repousserait une décision définitive sur la tenue ou non d’un procès.
Nicolas Sarkozy est poursuivi pour avoir dépassé le plafond autorisé des dépenses électorales de plus de 20 millions d’euros alors qu’il avait été informé d’un risque de dérapage, ce qu’il réfute. La facture totale s’était envolée à plus de 42,8 millions d’euros, soit près du double du seuil légal fixé à 22,5 millions : la conséquence d’une « stratégie » d’« occupation maximale de l’espace médiatique et télévisuel, avec la multiplication de meetings souvent spectaculaires », avait estimé le magistrat dans l’ordonnance attaquée. Treize autres protagonistes sont renvoyés pour complicité de « financement illégal de campagne électorale » et douze d’entre eux ont fait appel.
Révélée en 2014, l’affaire Bygmalion s’est nouée autour d’un vaste système de fausses factures pour masquer l’emballement des dépenses de meetings, alors organisés par Bygmalion, en profitant de la faiblesse des contrôles. Des cadres de Bygmalion et Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur adjoint de la campagne, avaient reconnu l’existence de cette fraude ayant consisté à déplacer vers l’UMP quelque 16,2 millions d’euros de dépenses qui auraient dû figurer au compte de campagne du candidat.