Présidentielle en Tunisie: Marzouki lance un appel au calme après des violences dans le sud du pays

Le président tunisien sortant Moncef Marzouki a lancé mercredi un appel au calme après les violences, notamment dans le sud du pays, qui ont suivi l’annonce de la victoire de son rival Béji Caïd Essebsi à la présidentielle.

M. Marzouki, candidat malheureux à sa succession, a également indiqué qu’il entendait remettre le pouvoir à M. Caïd Essebsi "le plus vite possible, si Dieu le veut mardi". Cette date n’est toutefois pas encore officielle, selon les services de communication de la présidence et du parti de M. Caïd Essebsi, Nidaa Tounès.

"Je m’adresse à mes proches dans le sud, en particulier dans le gouvernorat de Kébili dont je suis originaire, pour leur dire ma demande pressante d’arrêter les mouvements de protestations par amour pour la Tunisie", a déclaré M. Marzouki dans une brève allocution enregistrée, publiée sur la page Facebook officielle de la présidence de la République.

Dès la revendication de la victoire par l’équipe de Béji Caïd Essebsi à l’issue du second tour de la présidentielle dimanche soir, des violences ont éclaté dans le sud tunisien, où M. Marzouki est arrivé largement en tête au scrutin.

Deux postes de police avaient ainsi été incendiés à El Hamma. Des heurts se sont aussi produits dans la nuit et mercredi, notamment dans la localité de Souk Lahad, à Kébili, où des protestataires ont mis le feu au poste de la Garde nationale (gendarmerie) ainsi qu’au siège de la délégation (sous-préfecture), a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui.

Dans la nuit de mardi à mercredi à Sidi Bouzid (centre-ouest), des manifestants ont bloqué la route devant le siège local de l’instance électorale et mis le feu à des pneus, selon un correspondant de l’AFP sur place.

"Autant je comprends les sentiments de certains -la colère, le fait qu’ils n’aient pas obtenu les résultats qu’ils voulaient (à la présidentielle)- autant je n’accepte pas et je ne comprends pas que ces protestations soient violentes et qu’elles aboutissent à incendier des locaux appartenant à l’Etat ou à des partis", a dit M. Marzouki.

"Cela, nous le refusons catégoriquement et je veux condamner tout ce qui est lié à la violence", a-t-il ajouté.

M. Marzouki a en outre affirmé qu’il entendait passer le pouvoir à son successeur "le plus vite possible".

"Le plus important aujourd’hui, c’est l’unité nationale, la stabilité politique, la sécurité et la passation de pouvoir le plus rapidement possible", a-t-il dit.

"J’ai décidé de passer le pouvoir le plus vite possible, si Dieu le veut mardi, et de ne pas opter pour des recours (…) par amour pour la Tunisie et pour la paix sociale", a-t-il ajouté. Des recours auprès de la justice administrative repousseraient en effet la date de la passation de pouvoir.

Le président sortant a toutefois indiqué qu’il comptait porter plainte contre les "infractions" enregistrées pendant le scrutin et qui ont selon lui "provoqué cette colère et ces protestations", sans plus de précisions.

"Je considère qu’il y a eu des infractions sur lesquelles on ne peut fermer les yeux. C’est pourquoi, en accord avec mon équipe juridique, j’ai décidé qu’il y aurait des poursuites pour chaque infraction devant la justice", a-t-il dit.

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