Présidentielle au Monténégro: victoire confirmée de Milo Djukanovic

L’ancien président Monténégrin, Milo Djukanovic, a remporté dimanche sans surprise et au premier tour l’élection présidentielle face à six candidats dont son principal adversaire, Mladen Bojanic qui a officiellement reconnu sa défaite dans des déclarations à la presse locale.

Djukanovic a obtenu 53,5 % des voix, selon une projection de l’institut de sondage Centre de surveillance et de recherche (CeMI), chargée d’annoncer les résultats préliminaires, loin devant son plus proche rival, l’homme d’affaires Mladen Bojanic, crédité d’un peu plus de 34 % des suffrages.

Donné grand favori par les sondages, Milo Djukanovic (56 ans) prêtera serment dans les prochains jours pour un second mandat présidentiel.

Chef du Parti démocratique socialiste du Monténégro (DPS-centre gauche), formé en 1990 à partir de la section monténégrine de la Ligue des communistes de Yougoslavie et parti pro-Otan et pro-Union européenne et qui monopolise le pouvoir depuis 1991, il a été successivement Premier ministre (1991-1998), président de la République (1998-2002), puis de nouveau Premier ministre (2003-2006, 2008-2010 et 2012-2016), ce qui fait de lui l’un des rares dirigeants européens ayant atteint cette longévité au pouvoir, plus de 25 ans aux affaires.

Né dans une famille de la classe moyenne supérieure (un père juge et une mère infirmière), M. Dukanovic a fait ses études dans sa ville natale, Niksic (centre) jusqu’à la fin du secondaire puis intègre la faculté d’économie à Titograd, ancien nom de l’actuelle capitale du Monténégro Podgorica pendant la période communiste de 1942 à 1992, où il obtient un diplôme en tourisme en 1986.

Le 15 février 1991, M. Dukanovic occupe à l’âge de 29 ans le poste de Premier ministre, devenant le plus jeune dirigeant européen. Bien qu’ayant été marxiste dans sa jeunesse, il est vu d’un bon œil par les investisseurs étrangers.

Dans les années 1990, il oblige rapidement les coopératives ouvrières à devenir entreprises d’État, les privatisant dans la foulée. Très vite, il prend le contrôle à la fois du parti et de l’État, obtient une mince majorité au sein du DPS, un levier politique qu’il utilise alors pour évincer du parti ses principaux adversaires politiques et prend, par la même, le contrôle des médias d’État et de l’appareil sécuritaire.

Le 15 juillet 1998, il prête serment en qualité de président de la République, s’employant après coup à militer pour l’indépendance du Monténégro rattaché alors à la Serbie. Il parvient à réaliser cet objectif à l’issue d’un référendum organisé en 2006 et s’affirme, par la suite, comme le père de l’indépendance de ce petit pays balkanique qui se trouve depuis des années dans l’antichambre de l’Union européenne parmi d’autres pays des Balkans occidentaux.

En octobre 2016, son parti remporte ses neuvièmes législatives depuis 1991, sans décrocher toutefois la majorité absolue.

Confronté à une opposition politique grandissante au sein de son pays, notamment suite à l’adhésion de celui-ci à l’OTAN, il annonce qu’il renonce à diriger le gouvernement. En réalité, il devrait continuer à jouer un rôle important au Monténégro, puisque c’est son vice-président qui le remplace et que Milo Dukanovic reste à la tête de son parti politique.

Ce dimanche, il accède de nouveau à la magistrature suprême, profitant de la division d’une opposition qui dénonce un homme intouchable.

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