Présentation à Rabat de l’ouvrage « La diplomatie dans le Maroc d’autrefois », de l’ancien ambassadeur Ali Achour

L’ouvrage intitulé "La diplomatie dans le Maroc d’autrefois", de l’ancien ambassadeur Ali Achour, a été présenté, jeudi au siège du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, en présence d’une kyrielle de personnalités, marocaines et étrangères, du monde diplomatique, politique et culturel.

"Chaque livre à une histoire, celui-ci est né un peu par hasard. Il s’agissait au départ tout juste d’un article qui devait être écrit pour un magazine et qui portait sur un personnage mythique, le Caïd Harry Maclean, un officier écossais qui, d’abord instructeur des troupes du Sultan Hassan Ier, devint un membre proche de l’entourage du Sultan Moulay Abdelaziz. De fil en aiguille, de lecture en lecture, la recherche s’est étendue pour porter sur la diplomatie marocaine", a expliqué l’auteur à cette occasion.

"Autrefois" dans ce livre n’a pas de commencement mais sa fin est bien précise. Le livre s’arrête à la signature du traité de protectorat, le 30 mars 1912. Quant aux débuts de l’époque étudiée, ils se perdent dans les nimbes de l’histoire lointaine, au gré des documents et ouvrages qui ont pu être consultés, a-t-il dit.

Sur la question de savoir sur quel Maroc et de quelle diplomatie parle-t-il, il a indiqué qu’il y a deux grandes périodes dans l’histoire de la diplomatie ancienne, selon la puissance militaire du pays. La période faste, lorsque le Maroc était puissant et imposait le respect voire la crainte qui a culminé avec la bataille des trois Rois. Le 4 août 1578, le Sultan Ahmed El Mansour taillait en pièces les envahisseurs étrangers à la bataille d’Oued El-Makhazine, près de Ksar El Kébir.

Sur mer, poursuit-il, le pavillon rouge des corsaires marocains semait l’effroi parmi les navires marchands occidentaux. C’était l’époque où le Sultan traitait d’égal à égal avec les monarques européens, relevant qu’à la fin du 18-ème siècle le Maroc a amorcé son déclin. C’est un pays affaibli, rongé par les épidémies, sans infrastructures de bases ni armée moderne.

Pour M. Achour, la diplomatie existait au Maroc depuis très longtemps. "Il y avait absolument une diplomatie dans le Maroc d’autrefois. Le Sultan recevait des ambassadeurs étrangers et en envoyait en Europe occidentale".

Pendant longtemps, les interlocuteurs des consuls étrangers furent les gouverneurs, caïds ou pachas des villes côtières, principalement Safi, Essaouira, El Jadida, Salé, Tanger et Tétouan. Dans ces deux dernières villes, proches de l’Europe, des représentants du gouvernement eurent parfois de larges délégations de pouvoir du Sultan pour négocier avec les envoyés étrangers, a-t-il fait savoir.

Ce livre, qui comprend plus de 400 pages, est divisé en quatre parties. La première porte sur les premiers diplomates et institutions, les méthodes et le style de la diplomatie marocaine, alors que la deuxième revient sur Tanger, capitale diplomatique et les diplomates étrangers au Maroc, a-t-il précisé, ajoutant que les deux autres parties concernent la diplomatie à la cour et la diplomatie chérifienne face aux défis.

La bibliographie qui clôt ce livre comprend près de 300 livres, majoritairement en français, mais également en arabe, en anglais, en espagnol et en danois. Y figurent aussi une trentaine d’articles, mémoires ou rapports, outre des revues et des bulletins, a-t-il ajouté.

De son côté, l’ambassadeur Taieb Choudri a mis en avant la qualité de cet ouvrage qui va enrichir la bibliographie de l’histoire diplomatique du Royaume et sera une référence pour les générations futures.

Ce livre a mis en lumière des événements historiques peu connus et a dévoilé les réalisations et les acquis de la diplomatie marocaine d’autrefois et ce depuis la création de l’Etat marocain, ainsi que le rôle joué par le Royaume à cette époque et la place importante qu’il occupait à l’échelle internationale.

Il s’agit d’un travail de recherche très profond, objectif et minutieux qui nous permet de tirer des leçons de notre passé glorieux et qui laisse à réfléchir sur la puissance de la diplomatie dans les relations internationales, a-t-il dit.

Préfacé par Dr. Saâd Eddine El Othmani, cet ouvrage, publié avec le concours de la Fondation diplomatique, s’attarde sur la diplomatie dans le "vieux" Maroc, ses hommes, son style et ses méthodes. Il regroupe un rappel des crises et événements qui ont marqué l’histoire du pays jusqu’à l’instauration du protectorat. L’auteur brosse un tableau des relations internationales du Maroc avec ses voisins immédiats et fait le récit de l’intervention de la diplomatie marocaine ainsi que l’action des représentants diplomatiques étrangers au Royaume. L’ouvrage propose également une galerie de portraits et permet de connaître des acteurs de l’époque, marocains et étrangers.

L’ouvrage, qui s’adresse aussi bien aux diplomates qu’aux historiens, mais également aux étudiants et aux chercheurs, contient de nombreuses notes qui rappellent le contexte, situent l’événement ou l’expliquent.

Diplômé en sciences politiques et relations internationales et lauréat de l’Ecole marocaine d’administration, Ali Achour, diplomate de carrière, a été successivement Consul général à Malaga et à Madrid, puis ambassadeur au Venezuela, en Norvège, au Brésil et au Saint-Siège. Au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, il a occupé différents postes de responsabilité, dont ceux de directeur des affaires américaines et Chef de Cabinet du ministre. Actuellement, l’auteur est membre du comité de la Fondation diplomatique, chroniqueur et éditorialiste au Magazine "Diplomatica". Ali Achour compte à son actif deux ouvrages dont "Sahara marocain, 20 questions pour comprendre", publié en 2015.

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