Près de la frontière syrienne, l’armée libanaise entre en territoire vierge

L’éviction des jihadistes du groupe État islamique (EI) du nord-est du Liban a permis à l’armée libanaise d’installer, pour la première fois de son histoire, des postes dans cette zone poreuse frontalière de la Syrie.

A l’issue de plusieurs jours de combats contre l’EI, l’armée s’est déployée dans Jouroud Ras Baalbeck, une bande de territoire montagneux dont les frontières avec la Syrie en guerre ne sont pas bien délimitées.

"Avant l’arrivée de l’EI, l’armée libanaise n’était pas présente" dans cette zone, explique à l’AFP un militaire des Forces spéciales, dans le cadre d’une visite organisée pour les journalistes.

"Ces routes n’existaient pas. Nous les avons ouvertes afin que nos véhicules puissent passer", explique-t-il en montrant des chemins de gravier sillonnant le terrain vallonné.

Le Liban et la Syrie partagent une frontière de 330 km qui a été, pendant des années, empruntée surtout par des contrebandiers venus vendre du diesel subventionné de Syrie au Liban.

Les troupes syriennes y ont même maintenu une présence, empêchant parfois les agriculteurs libanais de s’occuper de leurs plantations. Avec le déclenchement de la guerre en Syrie il y a six ans, des réfugiés, des rebelles et des jihadistes l’ont franchie pour s’implanter au Liban.

"Jamais aussi proches"

A présent, plusieurs dizaines de soldats, couverts de poussière, ont pris les commandes de nouveaux avant-postes sur une chaîne de collines arides.

"Nous avons arraché le drapeau de Daech (EI) et hissé le drapeau libanais pour la première fois", explique le soldat d’élite sous le couvert de l’anonymat.

"C’est la première fois que l’armée libanaise a une présence fixe dans la zone", a de son côté affirmé à l’AFP un combattant de la 6e Brigade.

Damas et Beyrouth ont signé en 2008 un accord pour démarquer clairement la frontière, mais depuis, aucun progrès n’a été réalisé.

Pour Aram Nerguizian du Center for Strategic and International Studies aux États-Unis, "l’armée et l’État libanais n’ont jamais été aussi proches de contrôler la frontière avec la Syrie".

Selon lui, plusieurs des nouvelles positions de l’armée sont installées près de ce que le Liban considère comme la véritable frontière.

Des soldats décontractés prennent une pause à l’ombre de tentes, d’autres manient des pièces d’artillerie à bord de véhicules militaires surplombant les collines.

Après le début en 2011 du conflit en Syrie, cette partie de la frontière a souvent été la cible d’obus perdus.

(Avec AFP)

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