Pour le punir, il met son fils de 3 ans dans un lave-linge en marche

Un homme violent face à une femme « soumise »: les personnalités des parents de Bastien, tué dans un lave-linge en 2011, ont été passées au crible lundi devant les assises de Paris, qui rejugent en appel la mère du garçon de 3 ans.

Au premier jour du procès, les débats ont tenté d’éclairer la responsabilité de Charlène Cotte dans ce drame, qui lui a valu en 2015 douze ans de réclusion pour "complicité de meurtre aggravé" et "violences". Le père, Christophe Champenois, avait écopé de 30 ans de prison pour "meurtre aggravé". Elle a fait appel de ce verdict et comparaît libre devant les assises après être sortie de prison en mars 2016 dans l’attente de ce nouveau procès.

Une punition qui a mal tourné

Le 25 novembre 2011, leur fils Bastien avait été retrouvé mort dans l’appartement familial de Germigny-l’Évêque (Seine-et-Marne). Pour s’être mal comporté à l’école, le garçon avait été, en guise de punition, enfermé de force dans le lave-linge allumé sur le mode essorage puis lavage. Il y était resté enfermé entre 30 et 60 minutes et avait trouvé la mort alors que son père était sur son ordinateur et que sa mère faisait un puzzle avec leur fille aînée alors âgée de 5 ans.

Bastien était un "enfant qui voulait vivre comme tous les enfants, faire des bêtises comme tous les enfants", a témoigné devant la cour Evelyne Cotte, la mère de l’accusée. "Sept ans après, je n’ai toujours pas compris". Très vite, les débats devant la cour s’attardent sur la personnalité de Christophe Champenois, décrit comme un père violent, alcoolique et consommateur de stupéfiants. La défense pointe sa personnalité dominatrice et ses réactions impulsives pour tenter d’atténuer la responsabilité de la mère, qui savait son fils dans le lave-linge mais ne pas l’a pas secouru.

"(Elle) était aveugle de tous les problèmes qu’il pouvait avoir", a estimé la grand-mère de Bastien. "Sur dix conseils que je lui ai donnés, elle en a peut-être écouté un. Mais Bastien était sans défense, elle aurait dû essayer de se battre pour le sauver", a-t-elle regretté. "Elle sait que je lui en voudrai toujours".

Mots hésitants

Prostrée sur sa chaise, entièrement vêtue de noir, Charlène Cotte a brossé dans des mots hésitants le portrait d’un compagnon à qui il était difficile de dire non. "J’ai pensé plusieurs fois à partir, mais je n’ai jamais eu le courage", a-t-elle dit après avoir décrit des violences verbales puis physiques. "J’avais peur de lui, mais il trouvait des mots pour que je revienne".

Face au président qui évoque une situation d’"emprise", la jeune femme de 32 ans assure que, quelles que soient les décisions de son mari, y compris dans les domaines les plus intimes, elle n’avait "pas le choix". "Il a vu mon côté faible pour prendre le dessus". Confronté à la détresse de son ex-femme, Christophe Champenois, 39 ans, reste impassible. Auditionné comme témoin par visioconférence depuis le centre pénitentiaire où il est incarcéré, il ne laisse transparaître aucune émotion en décrivant comment l’arrivée de Bastien a, selon lui, fait basculer le couple dans une spirale infernale.

"Tout se passait bien jusqu’à la naissance de Bastien", a-t-il estimé. "C’est un enfant qui, pour ma part, n’a pas été voulu. Ça devait arriver un jour ou un autre, qu’il y ait un accident", a-t-il ajouté, tout en ne niant pas l’influence qu’il exerçait sur sa femme mais en rejetant toute violence physique à l’encontre de sa concubine ou de son fils malgré les témoignages abondant en ce sens. Pas de remords ni de regrets, y compris sur les faits eux-mêmes qu’il "assume". "Je l’ai mis dans la machine pour lui faire peur", lâche-t-il. Le verdict est attendu vendredi.

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