Pour Éric Woerth, Emmanuel Macron veut affaiblir le Parlement

Dans le « JDD », le président de la commission des Finances de l’Assemblée estime également que le président manque d’initiative en termes de réformes structurelles.

Éric Woerth n’est pas un grand admirateur du travail engagé par la majorité LREM au Parlement. Dans un entretien au JDD , l’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy et actuel président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale estime que le bilan de la session du Parlement qui s’achèvera mercredi est "pour le moins mitigé". Membre du parti Les Républicains, Éric Woerth dénonce "une volonté assez claire du président de la République d’affaiblissement du Parlement".

"C’est vrai qu’il y a un renouvellement incontestable de l’Assemblée, y compris au sein du groupe des Républicains, et c’est une bonne chose si on réussit à marier expérience et jeunesse", estime Éric Woerth dans cet entretien au Journal du dimanche. Mais le député de l’Oise s’agace des attaques contre "la vieille politique", y voyant "une vision mensongère ou candide des choses". "Nous n’appartenons pas à deux catégories : la vieille politique ou la nouvelle politique. D’ailleurs, quand je regarde la majorité, j’ai parfois l’impression qu’ils font de la politique comme on en faisait sous l’Empire romain…", lance-t-il.

Casser la droite

"Il n’y a pas de honte à avoir sollicité plusieurs fois la confiance de ses électeurs. Ce discours, c’est du néopoujadisme", affirme-t-il, y voyant derrière "une volonté assez claire du président de la République d’affaiblissement du Parlement". Invité à tirer un bilan des trois premiers mois de mandat d’Emmanuel Macron, Éric Woerth déclare ne pas voir "le début d’un processus de réforme en profondeur".

"Je constate que, pour l’heure, il n’y a rien dans les tuyaux sur des réformes de structure", déplore-t-il. "Il n’y a pas de cadrage de l’action. J’en suis surpris pour un président qui paraissait organisé et qui a une vision extrêmement hiérarchique et autocentrée de la République". "La vérité, c’est que l’exécutif n’est pas encore entré dans le dur. Rien de difficile n’a encore été fait", affirme-t-il.

Le député juge le poids du Premier ministre Édouard Philippe, issu de LR, "assez faible". "Ce n’est même pas un metteur en scène de l’action gouvernementale. C’est un metteur en forme des décisions du président, de son cabinet et de la technostructure qui entoure Emmanuel Macron". Selon lui, "la priorité" du président en le nommant à Matignon, "c’était de casser la droite".

Avec AFP

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