Pierre Laurent élu à la tête du Parti communiste français

Pierre Laurent est désormais dans la lumière des caméras au congrès du PCF qui se tient à la Défense depuis vendredi 16 juin. Il a été élu dimanche 20 juin au poste de secrétaire national avec 80,7 % des voix. L’ex-numéro deux de Marie-George Buffet va devoir sortir de l’ombre et désormais diriger le PCF avec son équipe.

Pierre Laurent élu à la tête du Parti communiste français
L’ex-ministre des sports qui l’a porté depuis deux ans, reste à la direction mais en retrait. Pierre Laurent sait qu’il va devoir "forcer sa nature" comme il le répète depuis deux jours. Son nom est apparu au grand public lors de la campagne régionale en Ile-de-France, après une bataille interne où la secrétaire nationale a dû peser de tout son poids pour l’imposer face au refondateur Patrick Braouezec. Les élus locaux n’en voulaient pas : sans responsabilité dans une fédération ni mandat d’élu, il demeurait inconnu du grand public et trop marqué par l’appareil.

Pierre Laurent est en effet d’abord le fils de Paul, ancien responsable à l’organisation de Georges Marchais. Il est aussi le frère de Michel, ex-patron de la fédération de Seine-Saint-Denis, apparatchik redoutable. Pierre, ex-directeur de la rédaction de l’Humanité, n’est arrivé à l’exécutif national qu’en 2008. Aussitôt bombardé par Mme Buffet "coordonateur" de la direction et intronisé comme son dauphin au congrès de la même année.

Alors pour se défaire de ces tutelles, Pierre Laurent tente de renouveler l’image du dirigeant communiste. Relooké avec des tenues plus décontractées durant la campagne régionale, jouant sur sa voix douce lors des débats télévisés mais sans son débit trop rapide, il répète qu’il croit à l’avenir du communisme mais qu’il faut que son parti s’ouvre. "Je ne vis pas dans la nostalgie d’un PCF formidable qui ne serait plus ce qu’il était. Je prends juste les rênes d’un parti qui compte dans la vie politique nationale et je veux le faire rayonner", explique-t-il.

Pour cela, la seule stratégie en laquelle il croit, est celle du Front de gauche, l’alliance avec Jean-Luc Mélenchon. Elle a marché lors des européennes et des régionales ; elle doit aider le PCF à survivre jusqu’en 2012. Alors peu importe que les plus identitaires râlent contre la dissolution de l’identité du parti ; il répond qu’il veut "refaire travailler ensemble les forces nombreuses qui sont à l’extérieur et le PCF". Quant aux coups de boutoir que tente de donner Jean-Luc Mélenchon pour s’imposer comme candidat en 2012, il répond qu’il "n’est pas pressé quand ça s’énerve".

Sylvia Zappi

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