Pence achève sa tournée, les Palestiniens appellent à manifester

Le vice-président américain Mike Pence achève mardi sa tournée au Proche-Orient par d’ultimes marques de déférence envers Israël et l’âme juive, tandis que les Palestiniens étaient appelés à faire grève et à manifester.

M. Pence comblera à nouveau d’aise les Israéliens en se rendant au mémorial de la Shoah, puis au mur des Lamentations, au lendemain de ce que la presse nationale présente comme le discours peut-être le plus pro-israélien jamais prononcé par un dirigeant étranger devant le parlement.

M. Pence s’est attiré lundi une standing ovation des députés et des ministres réunis à la Knesset en annonçant que les Etats-Unis ouvriraient leur ambassade à Jérusalem avant fin 2019.

M. Pence, chrétien fervent, a aussi exalté l’histoire juive, le "miracle israélien" et la vigueur des relations entre les deux pays sous le président Trump, dans un discours truffé de références bibliques mais dénué de toute évocation de l’occupation et de la colonisation israéliennes.

Reçu mardi par le président israélien Reuven Rivlin, il a redit le soutien "inébranlable" des Etats-Unis à Israël. "Le lien qui nous unit n’a jamais été aussi fort", a-t-il déclaré.

"Vous êtes un mensch", lui a dit M. Rivlin, lui adressant le compliment quasiment ultime fait par un juif à un homme de sagesse et d’honneur.

En annonçant le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem avant fin 2019, M. Pence donne suite à une décision qui a provoqué le courroux palestinien et la réprobation internationale: la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Différentes organisations palestiniennes ont appelé à la manifestation et à la grève générale mardi en Cisjordanie, territoire adjacent à Jérusalem et occupé par Israël depuis 1967. M. Pence "n’est pas le bienvenu à Jérusalem", ont-elles dit dans un communiqué.

Avec son annonce unilatérale le 6 décembre, le président Donald Trump a rompu avec des décennies de consensus international refusant de reconnaître Jérusalem comme capitale tant que le statut de la ville trois fois sainte, l’une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien, n’aurait pas été réglé par la négociation. Dix-huit Palestiniens et un Israélien ont été tués dans des violences depuis.

Israël qui s’est emparé de Jérusalem-Est par la force en 1967 l’a annexée et proclame toute la ville sa capitale indivisible. L’annexion est illégale pour l’ONU. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. La direction palestinienne a dénoncé le "discours messianique" de M. Pence comme la preuve que l’administration américaine "fait partie du problème et non pas de la solution". Pour les Palestiniens, M. Trump a atteint le 6 décembre le summum du parti pris pro-israélien, et discrédité les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l’effort de paix.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a gelé les contacts avec les officiels américains, cherchant ailleurs des soutiens dans sa quête d’un Etat indépendant. Fait exceptionnel, M. Pence ne devait rencontrer aucun responsable palestinien au cours de cette courte tournée qui l’a emmené auparavant en Egypte et en Jordanie.

M. Trump n’a fait que corriger le 6 décembre "une injustice vieille de 70 ans", a dit lundi M. Pence, un évangéliste qui passe pour avoir exercé une influence prépondérante sur la décision de M. Trump, largement interprétée comme une concession à cet électorat.

Contrairement aux Palestiniens, M. Trump croit profondément que sa décision crée une "opportunité" de relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré M. Pence mardi, alors que l’administration américaine est supposée présenter à une date indéterminée un plan pour ranimer l’entreprise de paix moribonde.

"Inchallah", a répondu le président israélien.

Israéliens et Palestiniens n’ont plus eu de négociations depuis 2014.

M. Pence devait ensuite déposer une gerbe au mémorial de la Shoah. Puis il se rendra au mur des Lamentations, marchant sur les pas de M. Trump qui était allé s’y recueillir en mai, accomplissant ce qu’aucun président américain en exercice n’avait fait avant lui du fait de la localisation de ce site sacré juif dans la Vieille ville à Jérusalem-Est annexée.

Atlasinfo avec afp

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite