Pédophilie: les femmes doivent participer à la formation des prêtres (cardinal)

Les femmes doivent participer davantage à la formation des prêtres, pour contribuer à combattre le phénomène de pédophilie dans l’Eglise, a estimé samedi le cardinal canadien Marc Ouellet, évoquant la « crise » et la « rébellion » qui touchent l’Eglise catholique.

L’Eglise "doit faire plus" et "nous aurons besoin de plus de participation de femmes dans la formation des prêtres, dans l’enseignement, dans le discernement, dans le discernement des candidats et de l’équilibre de leur affectivité", a dit Mgr Ouellet à la presse en marge de l’assemblée plénière de la conférence des épiscopats européens (CCEE) à Poznan, en Pologne.

Il a estimé que l’Eglise devait faire preuve de plus de "prudence" dans le choix de ses évêques, dans une allusion aux révélations concernant l’ancien archevêque de Washington, le cardinal Theodore McCarrick, et à d’autres scandales de pédophilie impliquant le clergé catholique, souvent protégé par sa hiérarchie, dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Allemagne.

"Il y aura une réflexion ultérieure. Le pape a invité à Rome (en février prochain) tous les présidents des conférences épiscopales, pour aborder ce problème dans une perspective plus vaste", a poursuivi Mgr Ouellet qui dirige la Congrégation pour les évêques au Vatican.

"Cela semble pour le moment un problème américain. Mais c’est un problème humain, universel. L’Eglise est en ce moment au centre d’attention, mais le problème est bien plus large que l’Eglise", a affirmé le cardinal canadien, s’exprimant surtout en anglais.

Il reste, a-t-il reconnu, que "nous sommes confrontés à une crise dans la vie de l’Eglise, une crise au niveau du leadership des évêques. Et aussi, dans une certaine mesure, à une rébellion, une rébellion", a-t-il répété.

Dans une allusion aux accusations portées contre le pape par un ancien nonce à Washington, le cardinal Ouellet a dénoncé ces "attaques directes", qui sont "injustes", offrent un "mauvais exemple" et constituent une "faute grave", indiquant qu’il avait appelé les évêques européens à exprimer leur solidarité avec François.

Quelques dizaines de personnes ont manifesté samedi devant le siège de l’archidiocèse de Poznan, déployant des banderoles avec des mots d’ordre tels que "Stop à la pédophilie dans l’Eglise" et "Séparer l’Eglise de l’Etat".

Cette manifestation a coïncidé avec l’intervention devant les évêques du président polonais Andrzej Duda, qui a préconisé le retour à la solidarité et aux valeurs chrétiennes pour répondre à la crise touchant l’Union européenne.

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