Paris et le terrorisme ..Les leçons d’un attentat

Paris, capitale de la condamnation et de la guerre contre le terrorisme. Voici une affirmation qui s’imposait comment une évidence en suivant les manifestations monstres qui ont déferlé sur le bitume français et le prestigieuses casting des personnalités politique d’envergure internationale venues exprimer leur solidarité et leurs condoléances. Paris avait particulièrement des airs de New York post 11 septembre où, poussé par l’ampleur de l’attaque contre les World trade center, le monde avait spontanément crié » Nous somme tous des Américains ».

Par Mustapha Tossa

Aujourd’hui, alors qu’un journal symbolique comme l’est le satirique "Charlie Hebbo", avait été décimé avec une violence et une détermination inédite et que la communauté juive avait été prise pour cible, le monde est venu dire place de la République" nous somme tous Français". Un air d’union sacrée avait soufflé sur la France qui avait vu ses différentes composantes communautaires et ses multiples personnalités politiques communier dans un même élan. Un mélange d’euphorie et d’angoisse.

Sensible à cet élan de solidarité, cette grande épreuve n’est pas parvenue à faire oublier aux Français la dure réalité qu’impose la guerre contre le terrorisme. D’où ce télescopage entre une manifestation populaire de plus de trois millions pour dénoncer et affirmer des valeurs de la république et du vivre ensemble et une réunion technicienne pour faire le diagnostic de ce qui ne marche et des failles qui n’ont pas réussi à empêcher de tels attentats. Et une des surprenantes réalités mises en lumière à l’occasion de ces attentats est l’absence d’une coopération sécuritaire digne de ce nom même entre des pays aussi proches que ceux qui font partie de la famille européenne.

Un mythe vient de tomber au grand jour, celui de la coopération censée être indéfectible entre les différents services de sécurité européens, non seulement parce qu’il y avait une alliance politique et un espace géographique unifié mais parce que la conviction était installée que même en l’absence de politique de défense commune, de politique étrangère commune, la collaboration des services de sécurité était totale. Le danger terroriste qui menaçait le continent était global.

Or qu’elle ne fut la surprise des observateurs quand à la fin de ce sommet contre le terrorisme qui s’es tenu au siège du ministère de l’Intérieur français, le ministre en titre Bernard Cazeneuve propose des "nouvelles" pistes à suivre l’intensification de la coopération entre service de sécurité. Et l’on découvre à cette occasion que les échanges sont minimes, bloqués par l’absence d’une base de données communes de tous les mouvements de personnes qui entrent ou sortent de l’espace Shenguen. L’Unions européenne dont l’architecture donne cette impression d’être un des géant économiques de la planète, n’a pas de politique de défense commune, de politique étrangères commune, encore moins de politique sécuritaire commune. La guerre contre le terrorisme lui imposent l’installation de mécanisme d’une vraie coopération sécuritaire avec des voisins immédiats pour lutter contre les effets de la porosité des frontières à travers une maîtrise plus accrue de la circulations de personnes, notamment ceux séduits par les sirènes djihadistes lancées par les entreprises de terrorisme international.

L’autre surprise de cette grande affaire est le partage sélectif des informations dont disposent les différentes administrations américaines chargées de collecter les données sur les filières terroristes avec leurs alliés les plus proches. Il était prévisible que dans le cadre de leurs rapports étroits au sein de l’alliance atlantique, la mise en commun des butins collectés était une évidence sécuritaire. Or cet attentat avait montré que ce qui était évident sur le plan théorique ne l’est pas forcément sur le plan pratique. Ce qui laisse planer un énorme doute sur l’efficacité de la guerre internationale contre le terrorisme lancée justement depuis Paris à travers son célèbre sommet début septembre dernier.

La décision d’annoncer en plein manifestations en France l’organisation d’un nouveau sommet contre le terrorisme à Washington le 18 février prochain reflète cette brusque prise de conscience qu’il est urgent entre alliés d’ajuster les instruments pour lutter efficacement contre les organisations terroristes à commencer par la maîtrise des déplacements de éléments djihadistes en passant par les processus de radicalisation des jeunes séduits par les sirènes terroristes d’Al Qaïda ou de l’Etat islamique.

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