Paris et Tunis s’engagent à resserrer leur coopération judiciaire face au terrorisme

Les ministres français et tunisien de la Justice ont exprimé jeudi à Tunis la volonté de resserrer leur coopération dans le cadre de la lutte antiterroriste, évoquant notamment l’échange de programmes visant à contrer la propagande des organisations jihadistes.

Notre "coopération juridique et judiciaire est de grande qualité mais nous avons le souci de l’améliorer encore, c’est le sens de ma visite", a déclaré à la presse la ministre française Christiane Taubira, à la sortie d’un entretien avec son homologue tunisien Mohamed Salah Ben Aissa.

Les deux responsables ont acté, via la signature d’un "arrangement administratif", la création d’un "groupe de travail" qui doit "permettre le suivi continu" de cette coopération, et la rendre "de plus en plus efficace face aux défis". Au premier rang de ces défis figure "la lutte contre le terrorisme, ce terrorisme qui n’a pas de frontières et dispose de plus en plus de moyens logistiques et financiers", a relevé Mme Taubira.

Pour atteindre cet objectif, elle a évoqué la généralisation de l’usage "des technologies modernes", la création d’un poste de magistrat de liaison tunisien à Paris –la France en compte déjà un à Tunis– ou encore l’échange de programmes visant à "désendoctriner les jeunes qui se laissent prendre par des discours" et entraîner "dans la voie du terrorisme".

"Nous mettons en place au fur et à mesure des éléments qui facilitent la fluidité de nos échanges", a résumé Christiane Taubira, alors que son homologue a évoqué la nécessité d’une "coopération beaucoup plus serrée, beaucoup plus approfondie" face au terrorisme. "J’ai l’espoir que nous bénéficierons de l’expérience française à tous les niveaux", a-t-il dit.

La France et la Tunisie sont parmi les pays les plus touchés par l’enrôlement de ressortissants par des organisations jihadistes telles que le groupe Etat islamique (EI). Paris (en janvier) et Tunis (en mars et juin) ont aussi tous deux été victimes d’attentats au cours de l’année écoulée.

Jeudi soir, Mme Taubira, qui effectue une visite de deux jours, devait se rendre au musée du Bardo, où 21 touristes étrangers –dont des Français– et un policier tunisien ont été tués le 18 mars dans une attaque revendiquée par l’EI.

Vendredi matin, elle rencontrera le président Béji Caïd Essebsi avant de participer à une conférence sur le thème "Lutte contre le terrorisme et Etat de droit".

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