Paris envisage d’étendre son dispositif antijihadiste en Afrique

Un responsable de l’armée française a déclaré mardi à l’AFP que la France pourrait renforcer son dispositif antijihadiste au Sahel et l’étendre à la lutte contre Boko Haram grâce au désengagement progressif de Centrafrique.

"Ce n’est pas une surprise", a observé le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, lors d’un déplacement à Lille (nord), confirmant en partie des informations du quotidien Le Figaro qui évoque mardi un renforcement du dispositif militaire français dans la région.

Selon l’officier, l’opération antiterroriste Barkhane, dont le commandement est basé à N’Djamena, "prend en compte une menace du Nord", dans la bande sahélienne, de la Mauritanie au Tchad. "Or il y a une menace côté gauche, en retrait, Boko Haram", le groupe islamiste actif dans le nord du Nigeria, en bordure du Cameroun, du Tchad et du Niger.

Le général Bosser a estimé qu’un renforcement du dispositif pourrait se faire sans acheminement de renforts, "avec la diminution de Sangaris" en Centrafrique, prévue pour démarrer en novembre.

"Les effectifs, pas loin de 4.000" au total avec Barkhane et Sangaris, resteraient en gros identiques "mais tournés et peut-être positionnés différemment", a-t-il ajouté, sans préciser quand un tel redéploiement se ferait.

Le Figaro affirme mardi que l’opération Barkhane pourrait voir ses effectifs augmenter jusqu’à environ 4.000 hommes à la fin de l’année, contre un peu plus de 3.000 actuellement.

Cette extension est justifiée par la situation au nord du Mali, où des groupes jihadistes tentent de regagner du terrain à la faveur de la fin de l’opération française Serval, au Niger voisin par lequel ces groupes transitent, ainsi que par les avancées de Boko Haram, poursuit le journal.

Selon un responsable de la Défense à Paris, la menace de Boko Haram est prise "très au sérieux par les pays riverains du lac Tchad", Niger, Tchad et Cameroun, trois proches partenaires de la France.

"Si de nouvelles menaces nécessitaient un engagement complémentaire de l’armée française, on ne serait plus dans l’enveloppe Barkhane, mais aujourd’hui nous n’en sommes pas là", a-t-on souligné de même source.

Environ 2.000 soldats français sont déployés en Centrafrique, en proie à des violences entre chrétiens et musulmans, dans le cadre de l’opération Sangaris. Ils doivent être progressivement remplacés par la Minusca (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RCA) qui comptera 12.000 hommes à effectif plein, contre 6.700 actuellement.

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