Paris appelle Berlin à assouplir sa position sur les ventes d’armes

Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, appelle dimanche l’Allemagne à assouplir sa position en matière d’exportations d’armes, jugée trop restrictive.

La France et l’Allemagne, engagées dans de grands projets industriels communs dans la défense, mènent des discussions sur les règles entourant leurs exportations d’armement.

Ces discussions vont-elles aboutir? "Je l’espère, car il est inutile de produire des armes en améliorant la coopération entre la France et l’Allemagne si vous ne pouvez pas les exporter", estime le ministre français dans Welt am Sonntag.

"Si nous voulons être compétitifs et efficaces, nous devons également pouvoir exporter vers des pays hors d’Europe", juge-t-il.

Régies entre la France et l’Allemagne par les accords Debré-Schmidt de 1971 et 1972, les exportations d’armement requièrent le feu vert du pays dont dépend leur fabricant. Or, Berlin a une conception restrictive en matière d’exportation d’armement.

"Je voudrais rappeler que la France a imposé et continuera d’imposer des conditions très strictes aux exportations d’armes. Nous espérons que nous parviendrons à un accord avec l’Allemagne sur ce point critique", fait valoir M. Le Maire.

"S’ils (les Etats) veulent protéger leur population, ils ont besoin de moyens de défense, d’une armée forte et, d’un point de vue économique, de plus d’innovation, d’investissements, de protection. C’est exactement ce que nous voulons construire avec l’Allemagne et les autres États européens", conclut le ministre.

Paris et Berlin ont notamment convenu de développer ensemble un char de combat du futur (Système terrestre de combat, Main Ground Combat System – MGCS), ainsi qu’un système aérien de combat du futur (SCAF) qui associera avion de nouvelle génération, futurs missiles de croisière et drones évoluant en essaim.

La politique souvent contradictoire de l’Allemagne, qui suit officiellement un cap restrictif tout en étant un des principaux exportateurs mondiaux, suscite la grogne croissante de ses alliés.

La Grande-Bretagne a ainsi critiqué cette semaine le gel allemand des ventes d’armes à l’Arabie saoudite depuis l’assassinat en octobre du journaliste Jamal Khashoggi.

Ce gel, selon le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, empêche les fabricants britanniques d’honorer des contrats d’armement pour Ryad en raison de la suspension des livraisons de pièces allemandes pour des avions de combat comme le Typhoon d’Eurofighter ou le Tornado.

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