« Paris Plage » rassemble pro-palestiniens et pro-israéliens sous haute surveillance policière

Jeudi, la torpeur estivale parisienne a été brutalement interrompue par la tenue controversée de l’évènement « Tel-Aviv sur Seine », organisé par la mairie de Paris dans la cadre de « Paris Plage », et le contre-évènement « Gaza Plage » pour dénoncer « l’indécence d’une telle manifestation un an après l’opération israélienne à Gaza » et la mort d’un bébé brûlé vif par des colons.

Dès les premières heures de la matinée, 500 policiers se sont postés aux abords de la Seine où devait se dérouler l’évènement. Des journalistes venus en nombre étaient également présents pour suivre de près une opération qui avait suscité une grande polémique sur les réseaux sociaux et au sein de la classe politique française.

Les deux camps, pro-israéliens et pro-palestiniens, étaient séparés par un bouclier constitué de policiers en prévision de tout débordement. Mais chose surprenante, des membres de la Ligue de Défense Juive (LDJ) surveillaient également le déroulement de l’événement « Tel-Aviv sur Seine ».

« Ouvrez vos sacs et videz vos poches », a fait office de mot de bienvenue à l’entrée du quai, au niveau du pont d’Arcole. Ce n’est que vers midi que la musique démarre et que les vacanciers commencent à affluer s’éparpillant entre pro-israéliens et pro-palestiniens sous haute surveillance policière.

Tête nue ou bien portant la kippa ou un chapeau « Israël » offert par les organisateurs, beaucoup affirmaient être là par sympathie pour Israël et pour profiter de l’ambiance festive animée par un DJ israélien. « Je suis venue pour soutenir cet événement, suite à cette polémique qui a pris des proportions ridicules », témoigne une parisienne. Georgio, d’origine israélienne félicite, quant à lui, Anne Hidalgo. « Je suis venu pour soutenir mon pays, Israël ». Pour Fréderic, « c’est un événement pour la paix et la tolérance, au-delà de tous les conflits », regrettant, dit-il, « l’instrumentalisation qui en a été faite. »

De l’autre côté de la « frontière », les participants à « Gaza Plage » scandaient « Vive la résistance du peuple palestinien ». Une ambiance festive était au rendez-vous, une manière de témoigner leur soutien et l’occasion d’informer les festivaliers de la réalité de la situation en Palestine. Un militant pro-palestinien, bradissant le drapeau palestinien, s’est même jeté dans la Seine créant un petit moment de panique avant d’être repêché par des policiers.

Cette « initiative est scandaleuse car reconstruisant un système d’apartheid sur les bords de la Seine », s’indigne une participante à « Gaza Plage ».
« Nous sommes là pour répliquer à une provocation de la part de la mairie », déclare pour sa part Nicolas Shahshahani, vice-président de CAPJO Euro-Palestine, ajoutant qu’ « Anne Hidalgo déroule le tapis rouge à Israël…On ne peut pas différencier la ville de la politique d’oppression du pays. »

vers 18 heures, un orage éclate précipitant le départ des participants des deux manifestations. Si cette journée très particulière était chargée d’émotion et de tensions, aucun incident n’était à déplorer.

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