Panama Papers : « au moins 28 banques allemandes » impliquées

A elle seule, la Deutsche Bank, première banque allemande, a utilisé « jusqu’en 2007 plus de 400 sociétés offshore », selon le journal Süddeutsche Zeitung.

Le journal allemand Süddeutsche Zeitung a rapporté qu’une trentaine de banques allemandes, parmi lesquelles Deutsche Bank et Commerzbank, ont eu recours aux services du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, au coeur d’un vaste scandale d’évasion fiscale. "Au moins 28 banques allemandes ont eu recours ces dernières années aux services du cabinet Mossack Fonseca", écrit le quotidien de Munich (sud), membre du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui a exploité les 11,5 millions de documents provenant de ce cabinet panaméen et mis au jour le recours aux paradis fiscaux de nombreuses personnalités.

Les documents, d’abord obtenus par la Süddeutsche Zeitung début 2015, ont ensuite été partagés par l’ICIJ entre 370 journalistes de plus de 70 pays. Selon la Süddeutsche, les banques allemandes ont "créé ou administré chez (Mossack Fonseca) plus 1 200 sociétés écran pour leurs clients". A elle seule, la Deutsche Bank, première banque allemande, a utilisé "jusqu’en 2007 plus de 400 sociétés offshore", écrit le quotidien, selon lequel "plusieurs milliers d’Allemands ont utilisé les sociétés écran de Mossack Fonseca".

Un coup de collier à la lutte contre le blanchiment et la fraude fiscale

Parmi les principales autres banques allemandes ayant utilisé les services de Mossack Fonseca figurent Commerzbank, Dresdner Bank ou encore BayernLB. Des banques régionales ont également fait appel au cabinet panaméen, poursuit la Süddeutsche, sans donner leurs noms. Les banques incriminées ont toutefois déclaré avoir "changé ces dernières années leur politique", précise le quotidien. Commerzbank a ainsi déclaré ainsi avoir "changé de cap de façon conséquente" depuis 2008.

Chez Deutsche Bank "nous reconnaissons complètement l’importance de ce problème" et "nous avons amélioré nos procédures d’accueil des clients et de vérification sur les personnes avec qui nous faisons des affaires", avait réagi plus tôt dans la journée la première banque allemande. L’industriel Siemens, au coeur d’un immense scandale de pots de vin dans les années 2000, est aussi évoqué dans les "Panama Papers". Selon Süddeutsche Zeitung, l’argent perçu par des cadres du groupe et placés dans des caisses noires en Amérique du Sud n’aurait pas été restitué au groupe. Au lieu de cela, "presque 3 millions d’euros" ont été virés sur des comptes privés en Suisse et aux Bahamas, affirme le journal.

Lundi matin, le groupe avait indiqué ne pas avoir encore pris connaissance des documents, mais partait du principe qu’il s’agissait "d’anciens cas connus", avait déclaré à l’Agence France Presse un porte-parole. Berlin espère que les révélations des "Panama Papers" vont donner un coup de collier à la lutte contre le blanchiment et la fraude fiscale. "Nous espérons que le débat actuel va contribuer à augmenter la pression", a déclaré lundi Martin Jäger, porte-parole du ministre des Finances Wolfgang Schäuble, dont ces sujets sont un cheval de bataille depuis plusieurs années.

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