Nucléaire: Kerry repart pour signer un accord historique avec l’Iran

A peine rentré il y a trois jours d’une semaine de négociations sur le nucléaire iranien à Lausanne, le secrétaire d’Etat John Kerry est reparti mercredi vers la ville suisse avec l’espoir de signer enfin un accord de principe historique avec Téhéran.

Les Etats-Unis et les autres grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont jusqu’au 31 mars pour conclure avec l’Iran un règlement dit "politique", qui garantirait que la République islamique n’ait jamais la bombe atomique, en échange d’une levée progressive de sanctions internationales.

Les protagonistes auraient ensuite jusqu’au 30 juin-1er juillet pour finaliser les détails techniques d’un texte complet.

M. Kerry doit retrouver jeudi sur les bords du Lac Léman son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avec lequel il a encore négocié des dizaines d’heures la semaine dernière dans un palace de Lausanne, en compagnie des directeurs politiques des autres pays du 5+1 et sous l’égide de l’Union européenne.

Les grandes puissances et Téhéran discutent dans ce format depuis 18 mois, mais le nucléaire iranien empoisonne la communauté internationale depuis plus de 12 ans. L’Iran a toujours farouchement nié qu’il cherchait à fabriquer des armes nucléaires, assurant que son programme n’avait que des objectifs civils et pacifiques.

Téhéran et Washington n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 mais sont en contact étroit depuis des années, notamment à la faveur de tractations secrètes en 2011-2012 sur le nucléaire. Les deux pays nient cependant tout rapprochement diplomatique, pour l’instant.

Face aux opposants et aux sceptiques -au Congrès américain, en Israël, dans des monarchies du Golfe et même au sein du 5+1 avec les réticences exprimées plus ou moins ouvertement par Paris- John Kerry a encore défendu mercredi la voie diplomatique comme seul moyen d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe.

"Quiconque se dresse contre" la perspective d’un accord "a l’obligation de mettre sur la table une alternative viable et réaliste et je n’ai pas encore vu quelqu’un le faire", a tonné le secrétaire d’Etat avant de monter dans son avion.

Son voyage potentiellement historique en Suisse survient en plein nouveau coup de froid entre Washington et Israël sur le dossier du nucléaire iranien.

Mardi, le Wall Street Journal, citant des responsables américains, avait révélé que l’Etat hébreu avait espionné les négociations entre le 5+1 et l’Iran.

Le département d’Etat a refusé d’alimenter la polémique. En évitant soigneusement de commenter les informations du Wall Street Journal, la diplomatie américaine avait assuré mardi que Washington avait "bien entendu pris des mesures pour que les négociations restent confidentielles". "Mais nous avons des discussions en cours avec Israël, des discussions qui se poursuivent", avait assuré Washington.

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