Nuage volcanique: après des vols d’essai, les compagnies réclament la réouverture de l’espace aérien

Alors que l’immense nuage de cendres d’un volcan islandais paralysait les transports aériens d’Europe pour le quatrième jour, des compagnies aériennes ont procédé dimanche à des vols d’essai, tout en faisant pression sur les autorités pour la réouverture des espaces aériens.

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Les fermetures d’aéroports et restrictions de vols ont laissé en rade environ 6,8 millions de passagers dans 313 aéroports, selon Airports Council International (ACI), la plus importante organisation professionnelle des aéroports.

Les ministres des Transports de l’Union européenne doivent participer lundi à une réunion extraordinaire par vidéoconférence sur le sujet, selon l’Espagne qui assure la présidence tournante de l’UE.

La Commission européenne a cherché ce week-end à faire rouvrir des routes de vol dès le début de la semaine prochaine, sous la pression de compagnies aériennes impatientes de mettre un terme à cette coûteuse immobilisation.

Le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez Garrido, a affirmé que la moitié des vols prévus lundi en Europe "pourraient avoir lieu".

La principale association des compagnies aériennes européennes et celle des gestionnaires d’aéroports ont réclamé une "réévaluation immédiate" des restrictions de vols imposées en Europe, jugées excessives.

Depuis jeudi, une trentaine de pays européens ont mis en place des mesures de fermeture ou de restriction partielle de leur espace aérien à mesure du déplacement du nuage de cendres émis par le volcan islandais Eyjafjöll, qui peut endommager les réacteurs des avions.

Mais les deux plus importantes compagnies allemandes, Lufthansa et Air Berlin, ont vivement critiqué les autorités pour l’absence de calcul de la concentration de cendres dans l’atmosphère.

Le ministre allemand des Transports Peter Ramsauer a rejeté ces critiques, estimant que toute autre décision aurait été "irresponsable".

Les deux compagnies ont effectué ce week-end des vols intérieurs sans passagers et observé qu’"aucun dommage" n’avait été relevé sur les avions. "Apparemment jusqu’à 8.000 mètres, il n’y a pas de cendres volcaniques", a expliqué un porte-parole de Lufthansa.

Air France a effectué dimanche des vols destinés à évaluer la dangerosité du nuage de cendres pour ses avions et le premier vol n’a permis de détecter "aucune anomalie".

La compagnie néerlandaise KLM a estimé dimanche que l’espace aérien européen était "sûr" après avoir fait effectuer à ses avions une série de tests.

British Airways a également procédé à un vol test dont les résultats seront connus lundi.

Et des scientifiques allemands ont prévu d’effectuer lundi un vol pour mesurer la concentration dans l’air des particules de cendres du volcan islandais.

Des initiatives qui ont coïncidé avec un assouplissement des restrictions dans plusieurs pays: tous les aéroports espagnols, la plupart des croates et ceux du sud de la France ont rouvert dimanche après-midi, puis six des 16 aéroports allemands pour quelques heures, et six aéroports en Pologne. La Norvège a pratiquement rouvert tout son espace aérien, l’Autriche et la Pologne partiellement.

Près de 63.000 vols ont été annulés dans l’espace aérien de l’Europe depuis jeudi, dont près de 20.OOO dimanche, selon un décompte à la mi-journée de l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol).

Cette paralysie coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d’euros) au secteur par jour, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).

Pendant ce temps, l’éruption du volcan Eyjafjöll, sous un glacier qui en démultiplie les effets, ne montrait aucun signe d’accalmie. Des experts ont averti qu’elle pourrait durer plusieurs semaines.

Et dimanche, le nuage de cendres a atteint la Turquie où l’espace aérien a été fermé dans trois provinces du nord.

Des millions de voyageurs restaient bloqués dans le monde tandis que d’autres tentaient de rallier leur destination par des moyens terrestres ou maritimes.

Un porte-parole de l’IATA a fournit une "estimation très prudente" du nombre de passagers bloqués dans le monde: 750.000 personnes par jour. Elle a été calculée vendredi, dans l’hypothèse de la perturbation de seulement la moitié du trafic européen.

Entre le Royaume-Uni et le continent, la compagnie Eurostar a rajouté des trains depuis jeudi, les ferries sont également pris d’assaut et même les taxis sont sollicités pour des courses de plusieurs centaines de kilomètres à travers l’Europe.

Enfin, les avions étant cloués au sol, de nombreux dirigeants dont Barack Obama, Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel, ont dû renoncer à assister aux funérailles dimanche à Cracovie (sud de la Pologne) du président polonais Lech Kaczynski.

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