Nouvelles armes prometteuses contre le cancer de la peau

Deux nouveaux agents produits par la firme pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline sont des anti-cancéreux de haute précision ciblant des mécanismes spécifiques de la tumeur.

Nouvelles armes prometteuses contre le cancer de la peau
Après plus de trois décennies sans nouveau traitement contre le mélanome avancé, les laboratoires mettent au point ces dernières années des armes efficaces contre le cancer agressif de la peau dont les deux dernières ont été dévoilées lundi aux Etats-Unis.

Le Trametinib neutralise une protéine appelée MEK qui contribue à la croissance du cancer. Le Dabrafenib empêche quant à lui le gène mutant BRAF de produire une protéine qui dope la progression du mélanome, le cancer qui connaît la plus forte augmentation dans le monde.

Les patients traités dans l’étude avec le trametinib ont connu 4,8 mois (période médiane) durant laquelle leur cancer n’a pas progressé comparativement à un mois et demi dans le groupe témoin soumis à une chimiothérapie standard, soit une réduction de 55% du risque de progression de la tumeur.

Diminution du risque de décès

Ces malades ont aussi vu leur risque de décéder diminuer de 46% comparativement à ceux traités avec de la chimiothérapie, a précisé le Dr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à l’Institut Gustave Roussy à Paris, qui a dirigé cet essai clinique de phase 3 auquel 322 malades ont participé.

«Le trametinib va probablement devenir un autre traitement de première ligne pour traiter les mélanomes avancés», prédit-elle confiante.

Le second essai clinique avec le Dabrafenib a montré une baisse de 70% du risque de progression du mélanome chez les participants comparativement à ceux traités avec une chimiothérapie classique (5,1 mois contre 2,7 mois).

Les 250 participants à cette étude de phase 3, dont 187 ont été soignés avec le Dabrafenib, n’avaient pas été traités préalablement et souffraient d’un mélanome inopérable, a précisé le Dr Axel Hauschild, professeur de dermatologie à l’hôpital universitaire de Keil en Allemagne, le principal chercheur.

Peu d’effets secondaires graves

Les données concernant la survie générale ne sont pas encore suffisamment complètes, a-t-il dit.

Le Dr Hauschild a en outre précisé que les patients dans le groupe du Dabrafenib avaient eu peu d’effets secondaires graves de la peau.

Ces études cliniques ont été présentées à la 48ème conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) réunie ce week-end à Chicago (Illinois, nord) et où plusieurs autres avancées importantes ont été annoncées dans la guerre contre notamment le cancer avancé du sein et de la prostate.

Jusqu’à présent le Zelboraf (vemurafenib) du laboratoire suisse Roche est la seule thérapie ciblée qui a été autorisée –en 2011- par les autorités des médicaments aux Etats-Unis (FDA) et en Europe pour traiter le mélanome avancé.

Gène mutant ciblé

Le Zelboraf cible le gène mutant BRAF présent dans la moitié des mélanomes métastasés.

«Pendant trois décennies nous n’avions aucun nouveau traitement pour le mélanome métastasé mais désormais nous sommes rapidement en train de nous rattraper», a dit devant la presse, le Dr Hauschild.

En 2011, la FDA (Food and Drug Administration) a autorisé coup sur coup deux traitements contre le mélanome, le Zelboraf de Roche et le Yervoy (Ipilimumab) du laboratoire américain Bristol-Myers Squibb, un anti-corps qui stimule le système immunitaire et le prochain pourrait-être dabrafenib.

«Les résultats de l’essai clinique avec le dabrafenib représentent une nouvelle avancée contre le mélanome et établissent une base pour d’autres études cliniques visant à évaluer le rôle du dabrafenib en combinaison avec d’autres anticancéreux», a jugé ce médecin.

66’000 morts par an

GlaxoSmithKline a annoncé le 29 mai le début d’un essai clinique de phase 3 combinant le dabrafenib et le trametinib.

Pour des analystes du Citigroup, le succès du Dabrafenib et du Trametinib pourrait voler la vedette au Zelboraf de Roche qui a ouvert la voie dans ces nouveaux anti-cancéreux.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le cancer de la peau fait 66’000 mort par an dans le monde, dont environ 80% sont des mélanomes. Plus de la moitié des personnes diagnostiquées d’un mélanome ont moins de 59 ans.

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