Nouvelle attaque en cours à Kaboul après un double attentat

Au moins une personne a été tuée dans l’attaque, toujours en cours mardi, d’un bâtiment abritant une organisation caritative à Kaboul, le troisième attentat en moins de 24 heures dans la capitale afghane.

Lundi, un double attentat à la bombe revendiqué par les talibans avait déjà fait 24 morts et près d’une centaine de blessés.

Ce troisième attentat a débuté par une forte explosion, suivie de tirs épars, au cours de la nuit de lundi à mardi.

"Nous pensons que deux assaillants sont entrés dans le bâtiment. Malheureusement, un civil a été tué et six autres blessés", a affirmé le porte-parole du ministère Sediq Sediqqi à l’AFP.

L’attaque a visé une organisation caritative du nom de Pamlarena, qui veut dire "soins" en langue pachtoue.

Il n’était pas clair dans l’immédiat si elle ciblait en réalité l’ONG internationale CARE, qui veut également dire "soins" en anglais. CARE International n’était pas joignable dans l’immédiat pour commentaire.

Ces attentats, derniers d’une longue série, interviennent alors que les talibans renforcent leur offensive contre le gouvernement pro-occidental.

Parmi les morts de lundi figurent un général de l’armée et plusieurs hauts responsables.

Un porte-parole taliban Zabihullah Mujahid, a indiqué sur Twitter que le premier attentat avait visé le ministère de la Défense et le second la police.

Le président afghan Ashraf Ghani a accusé les insurgés de s’en prendre aveuglément aux "gens ordinaires".

"Les ennemis de l’Afghanistan sont en train de perdre la bataille de terrain contre les forces de sécurité", a-t-il assuré dans un communiqué. "C’est pour cela qu’ils attaquent des autoroutes, des villes, des mosquées, des écoles et des gens ordinaires".

Sur les lieux de l’attentat de lundi, des mares de sang et des débris calcinés couvraient le sol, a constaté l’AFP.

Certains corps ont été projetés dans la rivière Kaboul et ont dû être récupérés par les pompiers.

Les autorités, après avoir dans un premier temps évoqué deux kamikazes, ont indiqué que la première bombe avait été actionnée à distance et la deuxième par un insurgé.

Les deux déflagrations ont eu lieu à quelques minutes d’intervalle, visant vraisemblablement à faire un maximum de victimes parmi les fonctionnaires qui quittaient alors le ministère pour rentrer chez eux.

"La première explosion s’est produite sur un pont près du ministère de la Défense. Lorsque des soldats, des policiers et des civils sont accourus sur les lieux pour aider les victimes, une seconde s’est produite", a précisé un porte-parole du ministère de la Défense, Mohammad Radmanish.

La dernière attaque d’ampleur à Kaboul remonte au 25 août: un assaut de plus de dix heures contre l’Université américaine d’Afghanistan avait fait 16 morts.

Deux professeurs de cette même université, un Australien et un Américain, avaient été kidnappés près de l’école quelques semaines plus tôt. Aucun groupe n’a revendiqué leur enlèvement.

Cette flambée de violence dans la capitale fait écho à l’intensification de l’offensive talibane dans le pays, où la situation sécuritaire s’est nettement détériorée depuis la fin des opérations de combat de l’Otan fin 2014.

L’armée afghane, soutenue par des forces américaines, est actuellement aux prises avec les talibans dans la province méridionale du Helmand, où elle essaie de protéger la capitale Lashkar Gah.

Les insurgés ont également resserré leur emprise sur la ville septentrionale de Kunduz, qu’ils avaient brièvement occupée à la fin de l’année dernière, soit leur principal fait d’arme depuis l’invasion américaine de 2001.

Le commandement de l’Otan affirme que ni Kunduz ni Lashkar Gah ne courent le risque de tomber aux mains des rebelles.

AFP

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