Nouvel acte des « gilets jaunes », affaiblis après six mois de mobilisation

En dépit de maigres cortèges ces dernières semaines, le noyau dur des "gilets jaunes" entend manifester samedi en France pour les six mois de cette contestation sociale inédite, à une semaine des élections européennes.

Pour cet acte 27, des "appels nationaux" ont été lancés pour se rassembler à Reims et Nancy après deux samedis marqués par un recul de la mobilisation, tombée à ses plus bas niveaux depuis le début du mouvement le 17 novembre.

A Paris, plusieurs rassemblements concurrents sont prévus, dont un au départ de la Défense pour finir à Montmartre. Un autre envisage de défiler sur les Champs-Élysées mais l’avenue est, depuis plusieurs semaines, interdite à la manifestation.

Devant cet éparpillement des défilés et des mots d’ordre dans la capitale, Éric Drouet, une des figures du mouvement, a appelé dimanche dans une vidéo à "arrêter les cortèges à thème". "Je ne cautionne pas du tout ces marches qui deviennent de plus en plus ridicules", a fustigé le chauffeur routier. "Plein de gens, et j’en fais partie, sont en train d’être dégoûtés du mouvement", a-t-il averti.

D’autres rassemblements sont prévus, par exemple à Besançon ou à Saint-Nazaire, où la préfecture a pris un arrêté interdisant la manifestation non déclarée des "gilets jaunes" dans le centre-ville.

A Lyon, les "gilets jaunes" ont décidé de manifester sans se déclarer.

"Chaque semaine, quand on déclare la manifestation, le préfet nous promet que tout se passera bien, qu’on ne se fera pas gazer et chaque semaine, ça se passe mal. Alors on a décidé de ne pas déclarer la manifestation et de changer de stratégie, de revenir aux sources", a indiqué à l’AFP Fabrice, membre du pôle média des "gilets jaunes" de la région lyonnaise.

Si le 1er mai avait largement rassemblé syndicats et "gilets jaunes", l’acte 26 samedi dernier avait réuni 18.600 manifestants en France selon le décompte officiel contesté par les "gilets jaunes", qui en dénombraient 37.500.

Pour "celles et ceux qui continuent à faire cela, il n’y a plus de débouchés", a déclaré vendredi Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Biarritz. "Nous avons fait notre part de travail", a estimé le président, en évoquant les "réponses" apportées par les mesures annoncées après le grand débat. Il a appelé "au calme" et a invité les mécontents "à se présenter aux élections" futures.

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