Nicolas Sarkozy au JDD : « Je briserai les auteurs de la machination »

Nicolas Sarkozy livre dans une interview au JDD les détails de sa défense dans l’affaire sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.

Il parle d’une voix calme mais ses lèvres sont crispées. Nicolas Sarkozy reçoit le JDD dans le vaste salon de sa maison parisienne, au fond d’une impasse gardée par des policiers. Quelques photographes guettent aux alentours. L’ancien président, mis en examen mercredi pour "recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale", est confortablement installé dans un fauteuil, jambes tendues sur un repose-pieds, pour répondre à nos questions. Aucune note ni document à portée de main – après vingt-six heures d’interrogatoire en deux jours, il connaît en détail le dossier qui l’accuse.

Il a voulu y répondre dès jeudi soir sur TF1, "pour afficher sa combativité", assure un proche. Il entre ici dans les détails de sa défense, prêt à livrer une nouvelle bataille, qui sera forcément meurtrière. Si les accusations portées contre lui se vérifient un jour, la vie politique française en sera durablement ébranlée. Mais qu’en sera-t-il si l’issue lui est favorable?
Sarkozy veut utiliser "toutes les voies de recours"

"Quel que soit le temps que ça prendra, je briserai les auteurs de la machination honteuse qui porte atteinte, au-delà de moi-même, à la fonction que j’ai exercée et à notre pays", déclare Nicolas Sarkozy, dénonçant une "manipulation d’une ampleur inédite". L’ancien chef de l’Etat vise "trois groupes d’individus qui, pour des raisons différentes, ont intérêt à [le] salir" : "une bande d’assassins […] qui entouraient Kadhafi", "les gens de Mediapart et leurs comparses" qui se "comportent […] en militants politiques" et "les affidés du régime déchu de Kadhafi, dont le plus visible est Ziad Takieddine."

Pourquoi ces trois groupes auraient intérêt à lui nuire? "Le clan Kadhafi veut se venger d’avoir été délogé [du] pouvoir", indique Nicolas Sarkozy, "Mediapart relaie leurs accusations parce que leur objectif était de me faire perdre […] la présidentielle de 2012 puis la primaire de la droite en 2016", et Ziad Takieddine pour des mobiles "financiers". "Il fait partie de ceux qui ont pillé la Libye. En suscitant la coalition internationale contre Kadhafi, je les ai privés de leur ‘poule aux œufs d’or’", assure l’ancien président.

"Dire que j’ai favorisé l’Etat libyen est une monstruosité", déclare Nicolas Sarkozy, qui entend faire "usage de toutes les voies de recours qui [lui] sont ouvertes". "Chaque fois que j’ai été injustement mis en cause, la justice a fini par m’innocenter. Mais quels dégâts pour mon honneur, ma famille, mes amis."

Le JDD

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