Mouammar Kadhafi : « Le peuple va s’occuper des terroristes et des traîtres » (France24)

Dans une interview à FRANCE 24, Mouammar Kadhafi accuse de nouveau Al-Qaïda d’être à l’origine de la « crise » libyenne et dénonce l’ingérence de la communauté internationale après le soutien de Paris au Conseil national libyen formé par les insurgés.

Le dirigeant libyen n’en démord pas. Alors que les forces régulières libyennes ont lancé dimanche une violente offensive contre les villes prises par les insurgés, Mouammar Kadhafi répète dans une interview exclusive à FRANCE 24 diffusée ce lundi que la "crise" que traverse son pays est le résultat "d’un complot" orchestré par le réseau d’Al-Qaïda. Affirmant que la Libye joue un "rôle essentiel dans la paix régionale et même mondiale", il se pose en partenaire de la lutte contre le terrorisme international.

Mouammar Kadhafi dénonce par ailleurs l’ingérence de la communauté internationale, et notamment de la France qui a salué dimanche la création du Conseil national libyen, mis en place par l’insurrection. "Vraiment, ça fait rire, cette ingérence dans les affaires d’un pays. C’est comme si nous nous ingérions dans les affaires de la Corse ou de la Sardaigne…"

"Al-Qaïda a un plan, accuse-t-il. Je pense que les terroristes d’Al-Qaïda ont essayé de profiter de la situation en Tunisie, en Égypte, mais ils se sont repliés en Libye. Ce sont des cellules dormantes qui se sont réveillées et ont pris les armes pour tuer des membres de l’armée, de la police."

"Nous sommes partenaires de la lutte contre le terrorisme, affirme Mouammar Kadhafi. Il y a eu des extrémistes musulmans armés en Algérie, comme il y en a eu en Irak ou au Pakistan… Nous c’est la même chose, nous avons des groupuscules armés qui nous combattent. Il y a eu une résolution du conseil de sécurité des Nations unies [à l’encontre du régime libyen, qui prévoit notamment un gel des avoirs des responsables libyens, ndlr], mais qui n’a pas tenu compte d’Al-Qaïda !"

"Ca fait rire cette ingérence !"
Si la Ligue libyenne des droits de l’Homme avance le chiffre de 6 000 victimes depuis le début des violences, mi-février, Mouammar Kadhafi admet qu’il y a eu "des centaines" de morts "des deux côtés, du côté de l’armée et de la police et du côté des rebelles".

Il insiste toutefois sur le fait que le monde a une image "déformée" de la situation sur place. "À mes amis et au monde, je dis que c’est une image déformée qui a été donnée de manifestations pacifiques. Plusieurs chaînes ont manipulé la vérité. Il ne faut pas grossir les affaires comme s’il y avait un gros problème. (…) Maintenant nous avons ouvert les portes aux journalistes étrangers et nous invitons le monde à ouvrir les yeux."

Et d’exposer sa vision de la situation : "Les porteurs d’armes à Benghazi n’ont pas de revendications claires. À Benghazi, c’est la révolution du 1er septembre [en référence au 1er septembre 1969, date à laquelle Mouammar Kadhafi a renversé le roi Idriss Ier et proclamé la République libyenne, ndlr]. Il faut se débarrasser des gens qui sont armés, les traîtres. Le peuple va s’occuper d’eux. Dans certaines régions, des mitraillettes ont été distribuées, et la population a pu bloquer ces terroristes."

Sur ses relations avec les Etats-Unis et l’Union européenne, Mouammar Kadhafi manifeste l’étonnement. "C’est étrange, nos relations étaient bonnes. Peut-être y a-t-il une question de sécurité au niveau de la Méditerranée, pour bloquer l’émigration… Nous avons également en Libye de grandes sociétés pétrolières espagnoles ou françaises, et tout à coup ces pays ont oublié les intérêts qui sont les leurs."

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