Moscou et Washington d’accord pour accélérer la transition politique en Syrie

La Russie et les États-Unis sont tombés d’accord jeudi après des pourparlers à Moscou pour peser en faveur de négociations directes entre le régime syrien et l’opposition et accélérer la transition politique après un mois de cessez-le-feu en Syrie.

Au terme de plus de quatre heures d’entretiens au Kremlin entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le président russe Vladimir Poutine, secondé par son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, Russes et Américains se sont engagés à tout faire pour tirer profit de la cessation des hostiliés en cours afin d’avancer dans le règlement politique d’un conflit qui dure depuis plus de cinq ans.

La question du sort du président Bachar al-Assad, question centrale dans le règlement du conflit, n’est cependant pas réglée.

"Nous nous sommes mis d’accord pour obtenir au plus vite le début de négociations directes entre la délégation gouvernementale et tout le spectre de l’opposition" syrienne, a indiqué M. Lavrov lors d’une conférence de presse commune suivant la réunion.

M. Kerry a pour sa part affirmé qu’il avait convenu avec M. Poutine de peser sur le régime de Damas et l’opposition en faveur d’une transition politique destinée à mettre fin à la guerre.

"Nous sommes d’accord sur le fait qu’il faut un calendrier afin d’établir un cadre pour une transition politique et aussi un projet de Constitution, les deux d’ici août", a-t-il déclaré.

Le chef de la diplomatie américaine ne s’est pas étendu sur le destin de Bachar al-Assad, principale pierre d’achoppement entre Moscou et Washington.

Pour Washington, le départ du président syrien est une condition pour que les négociations de paix menées par l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura à Genève aboutissent. Mais pour le Kremlin, seuls les électeurs syriens ont le droit de décider du sort du président syrien.

M. Kerry a néanmoins assuré que la Russie et les Etats-Unis étaient d’accord sur le fait que le président syrien "doit faire ce qu’il faut" et s’impliquer dans le processus de paix.

L’ONU a clôturé jeudi soir un round de discussions indirectes entre le régime de Damas et l’opposition sans pouvoir faire état d’avancée concrète, en raison de l’insistance du régime à discuter de grands principes. La prochaine session doit avoir lieu du 9 ou du 10 avril.

Selon la feuille de route fixée par l’ONU, ces pourparlers doivent permettre la mise en place dans les six mois d’un organe de "transition", censé rédiger une nouvelle Constitution et organiser de élections d’ici 18 mois.

John Kerry a en outre rappelé que Washington restait "fermement attaché à la protection de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, dont la Crimée", péninsule ukrainienne annexée par la Russie en mars 2014.

Les deux chefs de la diplomatie ont appelé une nouvelle fois à la mise en oeuvre des accords de paix de Minsk pour l’est séparatiste de l’Ukraine, dont l’application est au point mort plus d’un an après leur signature dans la capitale bélarusse.

M. Kerry a également évoqué avec M. Poutine le sort de la pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko, condamnée mardi à 22 ans de prison en Russie pour le meurtre de deux journalistes russes dans l’est de l’Ukraine.

Le secrétaire d’Etat américain quitte Moscou vendredi à l’aube pour se rendre à Bruxelles où il doit offrir le soutien de Washington à la Belgique dans la lutte contre le terrorisme. Pour John Kerry, les attaques de Bruxelles "soulignent l’urgence" de combattre l’organisation État islamique (EI) et d’autres organisations extrémistes.

Mercredi, Sergueï Lavrov avait lui appelé l’Union européenne à cesser ses "jeux géopolitiques" et à s’unir avec la Russie dans sa lutte contre le terrorisme, après les attentats qui ont fait mardi au moins 30 morts et plus de 200 blessés.

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