Mort du grand écrivain italien Umberto Eco

L’écrivain et sémiologue italien Umberto Eco est mort vendredi à l’âge de 84 ans, rapporte le quotidien italien La Repubblica.

Le grand auteur transalpin est décédé dans la soirée à son domicile dans le nord de l’Italie, a précisé sa famille au journal.

Né à Alessandria (Piémont) en janvier 1932, Umberto Eco avait accédé à une notoriété mondiale grâce à son roman "Le nom de la rose" publié en 1980, vendu à plus de 14 millions d’exemplaires, traduit dans des dizaines de langues et porté à l’écran par Jean-Jacques Annaud. Le roman a obtenu, en outre, plusieurs prix littéraires dans le monde entier.

Mais ce professeur et chercheur d’université, venu tard à la fiction, laisse une oeuvre beaucoup plus vaste, marquée par ses travaux sur la sémiotique et ses nombreux essais sur le langage, la communication et la politique, ou ses chroniques dans l’hebdomadaire L’Espresso.

Le président du Conseil italien Matteo Renzi a salué en lui "un exemple extraordinaire d’intellectualisme européen, associant une intelligence unique du passé à une capacité inépuisable d’anticiper l’avenir".

En France, la ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, a déclaré dans un communiqué "avoir appris avec une grande émotion le décès d’Umberto Eco" et a salué la mémoire d’un "grand intellectuel italien et européen".

"Sémiologue, linguiste, romancier, journaliste, Umberto Eco était un grand intellectuel italien et européen, un créateur génial dont l’oeuvre a traversé les frontières du monde des lettres et des idées", lit-on dans le communiqué de la ministre.

PASSION POUR LE MONDE MEDIEVAL

Professeur à l’université de Bologne, Umberto Eco a 48 ans quand paraît "Le nom de la rose" qui lui vaudra une renommée internationale.

Le livre mêle intrigue policière dans un monastère du XIVe siècle ôet allusions savantes aux controverses philosophiques et religieuses du Moyen-Age et son succès inattendu surprend son auteur comme les critiques.

Umberto Eco l’expliquera par la similitude des expériences rencontrées par l’humanité au XIVe siècle et à la fin du XXe siècle. "J’espère que les lecteurs verront les racines, que tout ce qui existait alors — des banques et de la spirale inflationniste à l’incendie des bibliothèques — existe aujourd’hui", dit-il dans une interview à la New York Times Book Review en 1983.

Mais le succès de ce livre a aussi tendance à l’agacer. "Je ne peux pas passer le reste de ma vie à parler de (ce) livre", lance-t-il un jour.

Son deuxième roman, "Le pendule de Foucault", a également connu un grand succès critique. Son dernier roman, "Numéro Zéro", était sorti l’an dernier en France.

Alors que son père, comptable, souhaitait le voir devenir avocat, Umberto Eco a préféré la philosophie qu’il a étudiée à l’université de Turin, où il s’est passionné pour le monde médiéval.

Ce n’est qu’après avoir obtenu son doctorat en 1954 qu’il a commencé à travailler pour des programmes culturels à la Rai et à s’intéresser de plus en plus à la communication de masse.

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