Mort de Zyed et Bouna: après la relaxe des deux policiers, quelques centaines de manifestants à Bobigny

Quelques centaines de personnes se sont rassemblées lundi soir à Bobigny pour dénoncer la relaxe des policiers mis en cause après la mort en 2005 de deux adolescents à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Ce rassemblement de militants des quartiers populaires ou engagés contre les violences policières, qui a débuté vers 19H00 devant le tribunal, a été dispersé par la police deux heures plus tard, dans une ambiance "un petit peu tendue", a précisé une source préfectorale. Néanmoins, il n’y a eu ni blessé, ni interpellations de manifestants, a-t-elle précisé. Les manifestants, au nombre de 400 selon la police, ont scandé des slogans comme "Police assassin, justice raciste" ou "Zyed et Bouna, on n’oublie pas", en référence aux prénoms des deux adolescents morts dans le transformateur électrique.


"On est en train de créer des monstres"

"L’impunité policière perdure depuis des années. Il faut que ça cesse. Parce qu’à force d’injustice, on est en train de créer des monstres. A force d’injustices, le rapport police-citoyen ne fait que se dégrader", a lancé Amal Bentounsi, présidente du collectif Urgence notre police assassine. "L’impunité policière perdure grâce à la complicité de l’État et de la justice", a-t-elle ajouté. "Il faut bien comprendre que ce qui s’est passé il y a dix ans en terme de révolte, ça peut se reproduire", a mis en garde Omar Slaouti, membre du collectif justice et vérité pour Ali Ziri, un sexagénaire décédé dans des conditions douteuses à Argenteuil (Val-d’Oise). Il faudra alors "se retourner vers cette politique, cette justice et cette police qui n’assume pas l’entièreté de sa responsabilité", a-t-il ajouté.

Le procès du drame de Clichy-sous-Bois, il y a dix ans, s’est tenu à Rennes, où le dossier a été délocalisé, et où les proches des deux victimes se trouvaient lundi pour le rendu de la décision. Les associatifs qui n’avaient pas fait le voyage pour la Bretagne avaient appelé à se retrouver, symboliquement, devant plusieurs tribunaux. Outre le rassemblement de Bobigny, une centaine de personnes se sont rassemblées à Lyon, en criant "pas de justice, pas de paix", et quelque 180 personnes ont manifesté dans le calme à Toulouse.

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