Mort d’Arafat: les juges français ordonnent un non-lieu dans l’enquête pour assassinat

Les juges français chargés de l’enquête pour « assassinat » ouverte après la mort de Yasser Arafat ont ordonné mardi un non-lieu dans cette affaire faute de « preuve suffisante », ont annoncé mercredi le parquet et l’avocat de la veuve du leader palestinien.

Les trois juges, dont la décision est conforme aux réquisitions du parquet, ont estimé "qu’à l’issue des investigations (…), il n’est pas démontré que M. Yasser Arafat ait été assassiné par empoisonnement au polonium 210, et il n’existe pas de preuve suffisante de l’intervention d’un tiers qui aurait pu attenter à (sa) vie", a relevé le procureur de Nanterre (ouest de Paris) dans un communiqué.

Francis Szpiner, l’avocat de la veuve de l’ex-dirigeant palestinien Souha Arafat, a également annoncé un "non-lieu" sur son compte Twitter.

Yasser Arafat est décédé le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire près de Paris, après une brusque détérioration de son état de santé, et les causes de sa mort n’ont jamais été élucidées.

Les magistrats français étaient saisis de cette enquête depuis août 2012, après une plainte contre X déposée par Mme Arafat à la suite de la découverte de polonium 210, substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de son mari.

Les experts mandatés par les juges ont à deux reprises écarté la thèse de l’empoisonnement, estimant que la présence d’un gaz radioactif naturel, le radon, dans l’environnement extérieur, expliquerait les fortes quantités de polonium enregistrées dans sa sépulture et sur sa dépouille.

Dans leurs expertises complémentaires, les Français avaient ré-exploité des données brutes issues de l’analyse en 2004 par le service de protection radiologique de l’armée française d’échantillons d’urine prélevés sur Yasser Arafat lors de son hospitalisation.

Ils n’y ont pas trouvé de polonium 210, ce qui infirme "l’hypothèse d’une ingestion aiguë dans les jours précédant l’apparition des symptômes que présentait Yasser Arafat", avait dit le parquet en mars.

Des experts suisses sollicités par la veuve avaient au contraire jugé que leurs résultats "soutiennent raisonnablement l’hypothèse de l’empoisonnement" au polonium.

Au moment de la clôture de l’enquête judiciaire, en mai, les avocats de la veuve avaient accusé la justice de vouloir clore le dossier dans la "précipitation et l’urgence". Ils avaient notamment déposé en juillet une requête en nullité portant sur l’expertise complémentaire française.

Cette procédure est toujours en cours mais n’est pas suspensive et n’empêche pas le non-lieu, a expliqué le parquet à l’AFP.

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