Moon à Pyongyang pour aider à sortir de l’impasse sur la dénucléarisation

Le président sud-coréen Moon Jae-in est attendu mardi à Pyongyang pour son troisième sommet depuis avril avec le Nord-Coréen Kim Jong Un, avec pour objectif d’aider Corée du Nord et Etats-Unis à sortir de l’impasse diplomatique.

Avec ce voyage de trois jours, M. Moon qui sera accompagné de plusieurs patrons sud-coréens marchera dans les pas de ses prédécesseurs Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, lesquels avaient, en 2000 et 2007, participé aux deux premiers sommets intercoréens de l’histoire.

Le programme de cette nouvelle rencontre n’a pas été annoncé, mais il est probable que la Corée du Nord mette les petits plats dans les grands pour faire la meilleure impression, avec potentiellement des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour acclamer le président sud-coréen.

Cette visite interviendra moins de dix jours après l’organisation par la Corée du Nord de ses premiers "Jeux de masse" en cinq ans, tels que sont désignés ces spectacles gigantesques soigneusement chorégraphiés impliquant des dizaines de milliers de figurants.

Ce spectacle avait notamment évoqué le sommet intercoréen du 27 avril dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui coupe la péninsule en deux, et l’on avait pu assister à cette scène rarissime où l’image du président sud-coréen était applaudie par des milliers de Nord-Coréens dans le Stade du Premier-Mai de Pyongyang.

Une source diplomatique estimait auprès de l’AFP qu’un triomphe similaire pourrait être réservé à MM. Kim et Moon au cours de cette visite.

Le sommet d’avril dans la partie sud du village frontalier de Panmunjom, première rencontre des plus hauts dirigeants coréens en 11 ans, avait été fort en symboles. Le président sud-coréen avait même brièvement franchi la ligne de démarcation à l’invitation de M. Kim. Mais, cette fois, la demande de progrès concrets est forte.

M. Moon avait joué un rôle clé pour permettre la tenue du sommet historique du 12 juin à Singapour entre le président américain Donald Trump et M. Kim. Ce dernier s’était alors engagé en faveur de la "dénucléarisation de la péninsule", un euphémisme sujet à toutes les interprétations. Les deux parties s’écharpent depuis sur la signification exacte de cet engagement. Washington et Séoul ont en outre deux approches différentes vis-à-vis de Pyongyang.

Le mois dernier, M. Trump avait subitement annulé une visite à Pyongyang de son secrétaire d’Etat Mike Pompeo. Le Nord a lui dénoncé les méthodes de "gangster" des Américains, accusés de vouloir obtenir leur désarmement unilatéral sans faire de concession à chaque étape et sans alléger la pression ni les sanctions.

Washington exige "une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée" tandis que Pyongyang veut une déclaration officielle des Etats-Unis pour marquer la fin de la Guerre de Corée.

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