Mondial-2018 : Le Maroc se souvient de la légende de Mexico 86

En 1986 à Mexico, le Maroc devenait la première équipe africaine à se qualifier pour le second tour d’un Mondial, imprimant pour toujours la mémoire du pays avec cet exploit rare des Lions de l’Atlas.

C’était la génération dorée de Mohamed Timouni, Ballon d’or africain en 1985, le portier légendaire Badou Zaki, ballon d’or africain l’année suivante, ou encore Aziz Bouderbala, dribleur hors pair du football marocain.

Sous les ordres du Brésilien José Faria, les "Lions de l’Atlas" tiennent en échec l’Angleterre et la Pologne, avant de battre le Portugal 3-1 avec la manière, finissant premiers de leur poule.

"En coupe du monde, il y a des équipes qui jouent pour le titre, comme l’Allemagne ou l’Argentine, et celles qui veulent juste participer. Nous étions de cette catégorie", raconte l’ancien attaquant Aziz Bouderbala

"Alors, passer le premier tour, c’était bien un exploit", confie à l’AFP cet ancien joueur passé par le Wydad de Casablanca, l’Olympique Lyonnais et le FC Sion.

En huitièmes de finales, le Maroc tient tête au futur finaliste du tournoi, l’Allemagne -(RFA), avant de s’incliner en toute fin de match (1-0) sur un coup franc de Lothar Matthäus.

"C’était une disqualification avec beaucoup d’honneur. La génération de 86 est bien une référence", dit à l’AFP le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) Fouzi Lakjaa.

Par sa "performance historique", le Maroc "illumine Mexique 1986", écrivait la Fifa à l’époque.

A son retour au pays, l’équipe de 1986 est devenue une légende: "les gens nous attendaient par milliers à l’aéroport, près de 300.000 personnes étaient présentes au stade Mohammed-V et ses abords pour la réception organisée à notre honneur par feu Sa Majesté Hassan II", raconte Bouderbala.

Des commerces ont même été baptisés ou rebaptisés Mexico 86 dans plusieurs villes du pays: un labo photo "Mexico" à Agadir, dans le sud, un café "Abtal (champions) Mexico 86" à Casablanca -la capitale économique-, un fleuriste, une papeterie…

"Je pense que nous avons été une source d’inspiration au Maroc mais aussi dans d’autres pays africains", rappelle Aziz Bouderbala.

Le journaliste Said Zadouk, qui a couvert à l’époque l’odyssée de la sélection marocaine, explique cet enthousiasme par le fait que le "public ne s’y attendait pas du tout".

Les joueurs "n’avaient aucune pression. Ils avaient passé un mois au Mexique avant le début de la compétition, coupés du Maroc et de la pression médiatique", raconte-t-il à l’AFP.

Le Maroc participe ensuite à deux Coupes du monde, en 1994 et 1998, sans jamais accéder au second tour. Sa qualification pour le Mondial 2018, après vingt ans d’absence, de contre-performances et de déceptions, relance les espoirs, même si le défi du groupe B est de taille, face à l’Espagne, au Portugal et à l’Iran.

La presse marocaine rappelle déjà que le Maroc avait battu le Portugal lors de la "prouesse historique" de 1986. Seule équipe à ne pas avoir encaissé le moindre but durant les éliminatoires, la sélection marocaine pourra notamment compter sur ses nombreux talents issus de la diaspora (France, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Portugal) pour tenter de franchir le deuxième tour.

Le vétéran Aziz Bouderbala est confiant: "on a une équipe forte, je pense qu’on peut passer le premier tour".

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