Mohammed VI maintient la pression pour un nouveau modèle de développement

par Mustapha Tossa

Dans la suite logique des discours qu’il vient de prononcer ces derniers mois, prenant en considération les frustrations sociales exprimées par certaines catégories de marocains, le Roi Mohammed VI continue de jeter les bases d’une nouveau modèle de développement susceptible de dynamiser l’économie, réduire les inégalités sociales et les poches de marginalité.

Le discours, prononcé hier à l’ouverture de la session parlementaire à Rabat, rajoute à l’édifice de nouvelles fondations.

L’enjeu est de définir les contours d’une nouvelles stratégie économique plus efficace et plus productive capable d’apporter les meilleures thérapies sociales à des fractures sociales endémiques. Le diagnostic relevé lors des derniers discours notamment celui du trône paraît trouver dans cette harangue royale une incitation à une mobilisation de toutes les forces du pays pour relever le défi du développement

Ce discours, qui signe l’ouverture de la première session de la quatrième année législative, intervient dans un contexte politique marocain très particulier. Le Maroc vient de se doter d’un gouvernement le plus resserré de son histoire, mobilisé sur les principales missions de développement. Le remaniement gouvernemental a été pensé en fonction des failles et de manquements relevés dans l’exercice du pouvoir. Pour plus d’efficacité, le nouveau gouvernement est présenté comme une force d’intervention sociale d’urgence pour lutter contre le chômage des jeunes, la précarité des anciens et la dislocation du tissu sociale. Le tout sur fond d’une ambition de développement économique inclusive qui tend à associer tous les acteurs économiques du pays.

Le discours de Mohammed VI avait cette tonalité. L’urgence d’agir vite et de voir grand. Avec ce constat royal répété ces derniers temps: l’Etat tout seul, l’état providence, est dans l’incapacité d’apporter toutes les solutions à des maux sociaux d’une profonde gravité. D’où la nécessité de créer les conditions économiques, juridiques et sociales pour encourager l’ensemble des acteurs à s’investir dans le même objectif: celui de créer le maximum de richesse et de les répartir le plus équitablement possible.

Dans dans son discours devant le parlement, Mohammed VI a ciblé un segment, les banques , considérées comme le nerf vital de toute dynamiques économique, la rampe de lancement de tout projet économique. Perçu négativement par les Marocains alors qu’il a démontré au Maroc comme à l’international, son efficacité, son professionnalisme et sa rentabilité, le secteur bancaire marocain est invité à opérer une vraie révolution culturelle et à changer de comportement et d’attitude à l’égard de ses clients, à envisager son rôle non pas comme uniquement un collecteur de bénéfices mais comme un acteur actif et engagé dans le grand projet de développement dont la société marocaine a grand besoin. La tâche n’est pas facile comme le constate le souverain : « Je mesure parfaitement combien il est malaisé de faire évoluer certaines mentalités dans le secteur bancaire »

Qu’il s’agissant d’entreprise à la recherche de crédits pour élargir et consolider leurs activités ou de jeunes entrepreneurs pour lancer leurs projets et créer des emplois, le secteur financier est instamment appelé par Mohammed VI pour remplir une vraie mission de développement. Trois points cardinaux doivent guider son action: favoriser l’accès au crédit bancaire au plus grand nombre de jeunes qualifiés porteurs de projets, soutenir les petites et moyennes entreprise spécialisés dans l’exportation, faciliter l’accès aux prestations bancaires aux travailleurs du secteur informel.

Dans ce discours devant les parlementaire et le nouveau gouvernement, Mohammed VI a tenu aussi à redire avec force la moralité qui doit présider à l’action publique, celle de rendre des comptes. Le Souverain l’a redit avec le plus grande clarté possible « En matière de responsabilité, aucune dérobade n’est possible dans le cadre d’une stricte application du principe de reddition des comptes ». Il s’agit la d’une mise en garde royal pour dissuader tout ceux qui seraient tentés par des opérations d’enrichissement personnel ou de détournement de biens publiques à leurs profits.

Aux parlementaires comme aux ministres, Le Roi Mohammed VI leur dit avec force, gravité et conviction que toutes les énergies doivent tendre vers un seul objectif: le bien-être du citoyen marocain à travers une relance économique qui crée de l’espoir et de l’emploi, une politique qui apaise le tissu social et un projet collectif qui n’exclue personne.

Inspiré par le Roi Mohammed VI, piloté par le gouvernement, animé par les parlementaires dans leur rôle législatif, cette stratégie jettent les bases du nouveau modèle de développement que le souverain appelle de ses vœux.

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