Mohammed VI appelle à « une meilleure adéquation entre formation et emploi » pour remédier au « problème endémique » de la fuite des compétences

Remédier au "problème endémique" de la fuite des compétences "suppose une meilleure adéquation entre formation et emploi ainsi qu’une réduction du chômage", a affirmé lundi le roi Mohammed VI.

Dans un discours adressé à la Nation à l’occasion du 65ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le souverain a engagé le gouvernement et les acteurs concernés à prendre, "dans les plus brefs délais, une série de mesures", faisant remarquer que "les questions de la jeunesse ne se limitent pas au seul domaine de la formation et de l’emploi ; elles recouvrent également d’autres champs conceptuels comme l’ouverture d’esprit, l’épanouissement intellectuel et le bien-être physique".

Le roi a établi une feuille de route consistant en six mesures, dont la première prône "une refonte globale des mécanismes et des programmes d’appui public à l’emploi des jeunes, pour les rendre plus efficaces et adaptés aux attentes des jeunes".

"Ce travail de remaniement doit se faire selon le modèle que J’ai préconisé dans le Discours du Trône, à propos des programmes de protection sociale", a-t-il rappelé , ajoutant que, "dans cette perspective, Nous avons décidé que soit organisée, avant la fin de l’année, une rencontre nationale sur l’emploi et la formation. Ses objectifs consisteront à formuler des résolutions pratiques et des solutions nouvelles, à lancer des initiatives et à mettre au point une feuille de route rigoureusement définie pour la promotion de l’emploi".

Deuxièmement, a poursuivi le roi, il faut "donner la priorité aux spécialités qui permettent de trouver un emploi et instaurer un système efficace d’orientation précoce au niveau de la deuxième ou de la troisième année précédant le baccalauréat", expliquant que le rôle d’un tel système est d’aider les élèves, "en fonction de leurs aptitudes et de leurs inclinations, à faire l’un ou l’autre des deux choix : s’engager dans une filière universitaire ou une formation professionnelle".

Parallèlement, il a appelé à la mise en place d’une "Convention-cadre entre le gouvernement et le secteur privé, pour imprimer une impulsion vigoureuse à l’opération de requalification des étudiants qui quittent les études sans diplôme" et qui pourront ainsi jouir de nouvelles opportunités pour faciliter leur insertion socio-professionnelle.

Il a souligné en troisième lieu l’impératif d’une révision profonde des spécialités de la Formation professionnelle "pour qu’elles répondent aux besoins des entreprises et du secteur public, et qu’elles soient en phase avec les transformations que connaissent les secteurs industriel et professionnel", et ce pour que les lauréats aient plus de chance de s’intégrer professionnellement.

Par conséquent, a t-il dit, "il convient d’accorder une plus grande attention à la formation professionnelle, tous niveaux confondus", affirmant qu’"il importe aussi de mettre en place une nouvelle génération de centres de formation et de qualification des jeunes, qui seront propres à répondre aux exigences actuelles et à prendre en considération les spécificités et les besoins de chaque région".

A cet égard, le Fonds Hassan II pour le Développement économique et social contribuera à la construction et à l’équipement de nouveaux centres de formation professionnelle pour répondre aux nouveaux besoins, a -t-il souligné.

La quatrième mesure énumérée par le souverain concerne la mise en place de mécanismes pratiques pour améliorer qualitativement les dispositifs incitant les jeunes à créer de petites et moyennes entreprises dans leurs domaines de spécialité et pour appuyer les initiatives d’auto-emploi et de création d’entreprises sociales.

En outre, les administrations publiques, et les collectivités territoriales en particulier, doivent acquitter leur dû aux entreprises, "car tout retard de paiement peut entraîner des cas de faillite et, corrélativement, de nombreuses pertes d’emplois", a déploré le roi, s’interrogeant sur le sens de "prêcher d’exemple alors que les administrations et les institutions de l’Etat n’honorent pas leurs engagements en la matière ?"

La cinquième mesure évoquée par le souverain consiste à instaurer de nouveaux mécanismes permettant d’intégrer une partie du secteur informel dans le secteur formel, en assurant au potentiel humain que recèle le premier une formation adaptée et incitative et une couverture sociale et en appuyant ses projets d’auto-emploi ou de création d’entreprise.

Sixièmement, il s’agit de mettre en place, au niveau de chaque établissement, un programme obligatoire étalé sur une période de trois à six mois, visant la mise à niveau des étudiants et des stagiaires en langues étrangères; favoriser une intégration linguistique accrue à tous les niveaux d’études, plus particulièrement dans l’enseignement des matières scientifiques et techniques, a -t-il souligné

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