Mohammed Hassad : « Tahakoum, c’est un peu Aicha Kandicha »

Le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hassad, est revenu sur cette notion de Tahakoum (ndlr autoritarisme), très galvaudée par les islamistes du PJD et leur principal allié, le PPS (communistes) et qui a d’ailleurs valu au ministre de l’Habitat et patron du PPS, Nabil Benabdallah, un sévère recadrage du Cabinet royal, comparant « tahakoum » à « Aicha Kandicha », cette sorcière ancrée dans l’imaginaire des Marocains comme étant l’ultime recours pour faire peur aux enfants turbulents.

"Tahakoum, c’est un peu Aicha Kandicha, cette sorcière imaginaire des contes pour enfants dont on les menace pour qu’ils soient sages. Cela renvoie à de prétendues forces occultes que personne n’est capable de définir concrètent", a ironisé le ministre de l’Intérieur dans un entretien à jeune Afrique à paraître lundi.

"Encore une fois, de quoi s’agit-il concrètement ? C’est quoi les interventions du tahakoum ? Où se manifeste-t-il ? Quand ? Qu’on me donne des exemples ! S’il existe dans ce ministère des cuisines secrètes où l’on concocte à l’avance le résultat des élections, montrez-les-moi !", s’est-il interrogé, avant de poursuivre : "Je l’ai dit, il n’existe aucune recette pour cela, et je n’ai aucun intérêt à en inventer une. De toute façon, elle échouerait. "

"Le scrutin sera libre et honnête. Je peux vous le jurer", a affirmé Mohammed Hassad à la veille des élections législatives du 7 octobre 2016

Pour le ministre de l’Intérieur, il n’y a pas de triche. "Les listes électorales sont systématiquement vérifiées bureau de vote par bureau de vote et transmises aux partis politiques, les urnes sont transparentes, le dépouillement est public, chaque parti a une copie du PV de chaque bureau, le scrutin se fait à bulletin unique, etc. Impossible de truquer, tout le circuit est bétonné."

"Depuis 2002, le Maroc est entré dans un processus de normalité démocratique. Sa Majesté ne cesse de le dire, tous les partis sont égaux, aucun n’est favorisé ou défavorisé", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les accusations du PJD après l’invalidation de la candidature à Marrakech du salafiste controversé et ultra-conservateur, Hamad El Kabbaj, Mohamed Hassad a rappelé que "Ce monsieur a, chacun le sait, commis des déclarations violentes à l’encontre de la communauté juive marocaine. C’est inacceptable et contraire à notre Constitution. Libre à lui d’exercer un recours."

Sur l’entrée du courant salafiste, parrainé par le PJD et l’Istiqlal, dans la compétition , le ministre de l’Intérieur a estimé que "tous les salafistes ne sont pas des djihadistes". "tant que la loi qui proscrit l’appel à la violence, le sectarisme et le rejet de l’autre est respectée, il n’y a pas d’obstacle", a-t-il précisé.

Sur l’affaire des « amants du MUR », Fatima Nejjar et Omar Ben Hammad, tous deux vice-présidents du bras idéologique du PJD et prédicateurs connus pour leur virulence contre le vice et la débauche et qui ont été surpris au petit matin en flagrant délit de relations sexuelles hors mariage sur une plage de Mohammedia, le ministre de l’Intérieur a opposé "no comment."

"Cette affaire est devant la justice, et le ministère de l’Intérieur n’est en rien intervenu. Je vous le garantis", a-t-il dit.

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