Ministres Algériens vs ministres marocains : quels sont les mieux diplômés ?

Ministres Algériens vs ministres marocains : quels sont les mieux diplômés ?
Alors que la plupart des ministres marocains, composant le nouveau gouvernement d’Abdellah Benkiran, sont diplômés des meilleures écoles françaises, en Algérie, un seul de nos ministres a fréquenté une Grande Ecole française.

A croire qu’il faut avoir étudié dans les plus prestigieuses universités étrangères pour devenir ministre au Maroc. Depuis jeudi 10 octobre une nouvelle équipe gouvernementale est en place au Maroc. Et sur les 13 ministres qui composent le nouveau gouvernement marocain 9 d’entre eux ont étudié à l’étranger, notamment en France. On compte même trois ministres diplômés des Ecoles les plus renommées de l’Hexagone.

A commencer par Mamoun Bouhadhoud, nouveau ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’économie numérique chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel. Le benjamin du gouvernement Benkirane II, âgé d’à peine 30 ans, affiche un parcours académique des plus impressionnants. Diplômé de l’Ecole polytechnique de Paris, Mamoun Bouhadhoud a poursuivi ses études à l’Ecole Nationale des Mines de Paris. Deux des rares Ecoles française qui figurent dans le classement Shanghai des meilleures institutions du monde.

Le nouveau ministre marocain de l’Economie et des Finances n’a pas à rougir. Mohamed Boussaid a fréquenté la prestigieuse Ecole nationale des Ponts et Chaussées. Diplômé en 1986 en génie industrielle, Mohamed Boussaid a obtenu dans la même Ecole un « Master of Business Administration » en 2000.

Mohamed Hassad, nouveau ministre de l’Intérieur du Maroc, est lui aussi un ancien élève de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées de Paris (promotion 1976). Il peut également se targuer d’avoir obtenu le diplôme très prisé d’ingénieur à l’Ecole Polytechnique de Paris (promotion 1976).

Moins prestigieux mais tout aussi brillants, le cursus scolaires de six autres ministres marocains comprend un séjour d’étude sur la rive nord de la Méditerranée. A l’instar du parcours universitaire du nouveau ministre de l’Education nationale et de la formation professionnelle, Rachid Belmoktar. Il a été admis à l’Ecole nationale des constructions aéronautiques de Toulouse, après une classe préparatoire au lycée Renault de Tanger.

Salaheddine Mezzour, le nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération n’est pas en reste. Titulaire d’un diplôme supérieur pour Dirigeants INSEAD à Fontainebleau, le nouveau visage de la diplomatie marocaine est également doté d’un master sciences économiques (économie de développement) de l’université de Grenoble. Sa ministre déléguée, Mbarka Bouaida est allée jusqu’en Angleterre pour finir ses études. Son diplôme de l’Ecole supérieure de Gestion de Casablanca et son master en communication à l’université de Toulouse ne lui suffisait pas, Mbarka Bouaida a décroché un MBA à l’université de Hull, située dans la région du Yorkshire.

Comme Salaheddine Mezzour, Abdeslam Seddiki, le nouveau ministre marocain de l’Emploi et des Affaires sociales, s’est assis sur les bancs de l’université de Grenoble, où il y a effectué son doctorat en sciences économiques en 1979.

1 seul ministre Algérien ancien diplômé d’une Grande Ecole française

En comparaison, les cursus scolaires de nos ministres algériens semblent moins impressionnants. Sur les 31 membres du gouvernement Sellal II, formé le 11 septembre dernier, un seul ministre de l’Algérie appartient au cercle très serré des anciens diplômés de Grandes Ecoles françaises. Il s’agit de l’actuel ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. Diplômé de l’Ecole des Ponts et Chaussée de Paris, Hocine Necib y a obtenu un Certificat d’étude d’impact sur l’environnement.

Quatre autres ministres du gouvernement Sellal II se sont également exilés en France le temps de leur étude, en intégrant des universités moins cotées. Ainsi Karim Djoudi, actuel ministres des Finances, a obtenu un DESS en économie monétaire et bancaire à l’Université de Strasbourg en 1985. Youcef Yousfi, a qui Abdelaziz Bouteflika, a confié le ministère de l’Energie et des Mines, est docteur d’Etat en sciences physiques de l’université de Nancy. C’est en 1989 qu’Amar Ghoul, actuellement à la tête du ministère des Transports, est parti pour la France effectuer un doctorat en génie nucléaire. Enfin, Amara Benyounès, l’actuelle ministre du Développement industriel et de la promotion de l’Investissement, a, quant à lui, effectué son doctorat en économie internationale et développement à l’université Paris I Panthéon Sorbonne en 1986.

La différence entre les ministres marocains et algériens au niveau du parcours universitaire prouve enfin que le Maroc a su produire depuis une élite académique tandis que l’Algérie peine encore à atteindre cet objectif. Plusieurs raisons expliquent ce constat. Toutefois, la suppression des bourses d’excellence accordées naguère aux bacheliers pour intégrer les grandes universités à l”étranger depuis 2003, sous prétexte que nos talents ne reviennent plus au pays après leur étude, a porté préjudice à la formation de nos cadres. Mais n’est-il pas surprenant que le Maroc arrive à attirer ses talents pour qu’ils contribuent au développement de leur pays alors que l’Algérie n’est toujours pas capable de le faire ? Et si cet échec n’est-il que l’illustration d’un manque de volonté politique au sommet de notre Etat ?

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