Migrations: Dati appelle les pays européens à être « courageux » dans leurs propositions

Rachida Dati, députée européenne du Parti populaire européen (PPE, conservateurs), a appelé les pays européens à être plus « courageux » dans leurs propositions pour que la crise migratoire ne soit « pas celle qui portera un coup fatal » à l’Union européenne.

Le sommet de Bruxelles de jeudi et vendredi était celui "de la dernière chance pour trouver une issue acceptable par tous les États membres à la crise migratoire. Acceptable par tous: c’est bien là que le bât blesse, puisque la solidarité revendiquée par les uns devient de l’irresponsabilité pour les autres", a commenté Mme Dati dans un communiqué.

Si elle a salué la volonté inscrite dans l’accord d’"implanter des plateformes de débarquement hors UE pour casser le trafic des passeurs", elle a jugé cela "pas suffisant" et réclamé que "les bateaux qui violent le droit maritime et le droit international (soient) saisis pour envoyer un signal fort des deux côtés de la Méditerranée".

Elle a également plaidé pour un "renforcement" de l’Agence européenne de gardes-frontières Frontex, "l’instauration d’une politique migratoire commune résolument européenne", avec un socle de règles communes, et le principe que "toute décision nationale de refus d’accorder l’asile ou de régulariser soit valable pour tous les États membres".

"Pour que cette crise migratoire ne soit pas la dernière de l’UE, celle qui portera le coup fatal au projet européen, soyons courageux dans nos propositions et entendons la voix de nos peuples, et vite !", a-t-elle exhorté.

A droite toujours, le secrétaire général délégué des Républicains, Geoffroy Didier, a estimé à rebours d’Emmanuel Macron que "c’est la communication qui l’a emporté" lors du sommet européen, et non "la coopération". "On a là un accord de papier avec des déclarations de principe", qui "malheureusement ne changera rien", a-t-il déploré sur Sud Radio.

"Est-ce que l’accord dit et acte le fait que plus aucun bateau ne sera accepté sur le sol européen ? Non. Est-ce qu’il refuse l’idée qu’il puisse y avoir des hot spots en Europe qui évidemment va faire que des clandestins vont continuer à arriver et qu’une fois qu’ils seront en Europe ils n’en partiront pas ? Non plus. Est-ce que l’accord conditionne l’aide aux pays d’Afrique à une coopération sur la lutte contre l’immigration clandestine ? Non plus", a-t-il énuméré.

Après neuf heures de discussions, le compromis trouvé vendredi en fin de nuit propose une "nouvelle approche" avec la création de "plateformes de débarquement" de migrants en dehors de l’UE pour dissuader les traversées de la Méditerranée.

Pour les migrants secourus dans les eaux européennes, des "centres contrôlés" sont proposés, que les Etats membres mettraient en place "sur une base volontaire", et d’où une distinction serait faite "rapidement" entre migrants irréguliers à expulser et demandeurs d’asile légitimes, qui pourraient être répartis dans l’UE, là aussi "sur une base volontaire".

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