Migrations: 200 journalistes africaines débattent avant l’adoption du pacte de l’ONU

Quelque 200 journalistes africaines se sont penchées vendredi sur la couverture médiatique et les stéréotypes entourant le phénomène migratoire, lors d’un forum organisé au Maroc à quelques semaines de l’adoption formelle du Pacte de l’ONU sur les migrations.

"Il n’y a pas de déferlante migratoire… Quand les migrants sont montrés du doigt et stigmatisés, c’est aussi la responsabilité des médias", a affirmé Fathia El Aouni, rédactrice en chef de la radio publique marocaine 2M et organisatrice du forum annuel des journalistes africaines.

"Il est de notre devoir de parler autrement de ce thème majeur", a insisté Sylvie Benguere Panika, de la radio centrafricaine Ndeke Luka, pendant les débats organisés à Casablanca (ouest).

Le Pacte de l’ONU sur les migrations, considéré comme le premier cadre international sur la gestion des flux migratoires, doit être entériné à Marrakech (sud) les 10 et 11 décembre.

Le texte est destiné à renforcer la coopération internationale en vue de migrations "sûres, ordonnées et régulières" et plaide pour une "perception plus réaliste, plus humaine et plus constructive" des migrants pour ne pas exacerber les tensions.

Approuvé en juillet par les Etats membres de l’ONU, à l’exception des Etats-Unis, le document suscite les critiques de pays européens hostiles à l’immigration comme la Hongrie, l’Autriche ou la Pologne.

"Il faut déconstruire les mythes (…) et donner une image réaliste de l’Afrique", loin des clichés sur le "terrorisme", les "guerres civiles", la "démographie galopante" et la "corruption", a affirmé le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, invité au forum "Panafricaines" de Casablanca.

Selon lui, "l’Afrique est au cœur des débats" alors même que sur les 258 millions de migrants recensés dans le monde, seuls 1,4 millions quittent l’Afrique de façon irrégulière et représentent donc que 0,55% du flux.

Le Maroc, qui accueillera en décembre la signature du Pacte onusien, a rejoint l’Union Africaine (UA) en janvier 2017 après 32 ans d’absence et s’efforce de jouer un rôle moteur sur la question migratoire sur le continent.

Le flux de migrants transitant par le Maroc dans l’espoir de traverser la Méditerranée pour gagner l’Europe, via l’Espagne, a augmenté ces derniers mois avec la fermeture progressive des routes orientale (entre la Turquie et la Grèce) et centrale (entre la Libye ou la Tunisie et l’Italie).

Rabat assure ne pas vouloir jouer le "gendarme" de l’Union européenne sur les flux migratoires mais sa récente politique de déplacement interne de migrants a suscité les critiques des défenseurs des droits de l’Homme, qui dénoncent des "violences policières".

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