Meurtre d’Alexia: Jonathann Daval maintient sa version du complot familial

Jonathann Daval, principal suspect du meurtre de sa femme Alexia, a maintenu vendredi matin sa version d’un complot familial lors de confrontations avec le beau-frère et la soeur d’Alexia, Grégory et Stéphanie Gay.

Pendant plus de deux heures, l’informaticien de 34 ans a fait face successivement à Grégory Gay, qu’il continue d’accuser du crime mais qui n’est nullement inquiété par la justice, et à son épouse Stéphanie. Tout comme les parents d’Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ceux-ci rejettent vivement les accusations de Jonathann Daval.

"Il n’y a eu en l’état aucun changement de version de part et d’autre. Tout le monde a maintenu ses déclarations", a indiqué Me Randall Schwerdorffer, l’un des avocats de Jonathann Daval, à l’issue des premières confrontations conduites selon lui dans un "climat relativement tendu mais courtois".

"On n’a pas beaucoup avancé, c’est le moins qu’on puisse dire", a regretté Me Gilles-Jean Portejoie, avocat du couple Gay, quittant le tribunal pour la pause du déjeuner avec la famille d’Alexia qui ne s’est pas exprimée.

Les confrontations ont repris dans l’après-midi. Elles devaient opposer cette fois Jonathann Daval successivement à ses beaux-parents Jean-Pierre puis Isabelle Fouillot, dont il était très proche.

"S’il a aimé sa femme, s’il tient encore à elle, ça serait bien qu’il fasse aujourd’hui un acte fort et qu’il nous dise la vérité", a imploré l’avocat des parents d’Alexia, Me Jean-Marc Florand.

Incarcéré à la maison d’arrêt de Dijon depuis sa mise en examen fin janvier pour "meurtre sur conjoint", l’informaticien était arrivé aux alentours de 09H00 au tribunal de grande instance de Besançon à bord d’une voiture aux vitres teintées.

"On sait très bien que ça va se jouer à la tension émotionnelle", avait alors observé Me Randall Schwerdorffer.

Après un interrogatoire sur le fond la semaine passée au cours duquel il avait déjà maintenu sa version des faits, il se retrouve ainsi pour la deuxième fois en huit jours dans le cabinet du juge d’instruction Rodolphe Uguen-Laithier.

La mère et le frère de Jonathann Daval ont également tenu à faire le déplacement vendredi même s’ils ne pourront pas le voir. "On est là pour le soutenir par la pensée, par notre présence", a déclaré sa mère, Martine Henry, se disant "stressée".

"Indécent, abject"

Quand il signale la "disparition" de sa femme fin octobre 2017, Jonathann Daval commence par pleurer à chaudes larmes sur l’épaule de ses beaux-parents. Ses pleurs redoublent d’intensité quand le corps d’Alexia est retrouvé deux jours plus tard en partie brûlé dans un bois, non loin de leur maison de Gray-la-Ville (Haute-Saône).

Mais fin janvier, les enquêteurs acquièrent la conviction que l’employée de banque de 29 ans n’est en fait jamais partie faire son footing. Face aux "éléments accablants" qu’ils ont réunis, notamment l’utilisation dans la nuit de sa voiture professionnelle, Jonathann est arrêté et avoue en garde à vue avoir étranglée sa femme lors d’une dispute.

En juin, il revient sur ses aveux, accusant sa belle-famille d’avoir conclu un "pacte secret" pour couvrir Grégory Gay qui aurait selon lui commis le geste fatal lors d’une "crise" de sa femme au domicile de ses beaux-parents.

"Son discours est invraisemblable, indécent, abject, mais surtout grotesque", s’était indigné Me Portejoie à la veille des confrontations.

Celles-ci sont susceptibles aussi de combler quelques zones d’ombre du dossier. Pourquoi Alexia portait-elle des traces de coups au visage, outre la strangulation ? Qui a tenté de brûler son corps ? L’auteur du meurtre a-t-il bénéficié d’une complicité, notamment pour déplacer le cadavre ? Le meurtre était-il prémédité ?

Dans une enquête judiciaire qui compte déjà 42 expertises, un transport sur les lieux de la découverte du corps est également souhaité par les parties.

Devant le magistrat instructeur qui mène les confrontations, les protagonistes ne se font pas face mais sont assis côte-à-côte, séparés par leurs avocats respectifs.

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