Merkel et Sarkozy prêts à recapitaliser les banques européennes

Merkel et Sarkozy prêts à recapitaliser les banques européennes
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy sont tombés d’accord lors d’une rencontre à Berlin dimanche pour recapitaliser les grandes banques européennes fragilisées par la crise de la zone euro, mais ils n’ont pas dit comment.

Les deux dirigeants, qui devaient encore avoir un dîner de travail, sont "déterminés à faire le nécessaire pour assurer la recapitalisation des banques européennes (…) Nous sommes conscients de nos responsabilités", a déclaré Mme Merkel.

"La France et l’Allemagne ont sur l’ensemble des sujets des positions parfaitement communes. Nous voulons que l’Europe arrive au G-20 (à Cannes les 3 et 4 novembre, NDLR) unie, ayant résolu ses problèmes", a confirmé le président français.

"Il n’est pas le moment de rentrer dans le détail de toutes les questions qui se posent. Nous nous en tiendrons simplement aux principes, étant entendu que d’autres réunions, notamment un Conseil européen (17 et 18 octobre, NDLR) et un conseil de l’Eurogroupe, auront lieu avant la fin de ce mois", a souligné M. Sarkozy.

L’Allemagne et la France, qui sont respectivement la première et la deuxième économie de la zone euro et représentent à elles deux environ la moitié du produit intérieur brut (PIB) du bloc de 17 pays, se concertent régulièrement avant les grands rendez-vous européens pour tenter de parler d’une même voix.

Angela Merkel a refusé de préciser quelles banques seraient recapitalisées, se contentant de répondre aux journalistes que la solidité de toutes les banques des 17 pays de la zone euro serait évaluée selon les mêmes critères établis en coordination notamment avec l’Autorité bancaire européenne (ABE) et le Fonds monétaire international (FMI).

Le FMI estime que les banques européennes pourraient avoir besoin de jusqu’à 200 milliards d’euros de recapitalisation. L’Union européenne discute ce chiffre mais a mis en garde contre un risque de gel des prêts interbancaires et des banques aux entreprises.

Certains analystes craignent un défaut de paiement de la Grèce qui entraînerait un fort resserrement du crédit et menacerait même les banques ne détenant pas d’obligations grecques. Le gel du crédit qui avait suivi la faillite de la banque américaine Lehman Brothers fin 2008 avait étranglé l’économie et entraîné une profonde récession.

Si Paris et Berlin se montrent d’accord sur le principe d’une recapitalisation, Mme Merkel a déclaré vendredi qu’elle préférait que les établissements trouvent les capitaux sur les marchés avant de se tourner vers l’Etat ou, en dernier recours, vers le Fonds européen de stabilité financière (FESF) d’une capacité de 440 milliards d’euros.

La France semble en revanche privilégier une intervention du FESF pour ses banques, qui comptent parmi les plus exposées à la dette grecque.

Les investisseurs privés ont accepté en juillet une décote d’environ 20% sur la dette grecque qu’ils détiennent, dans le cadre d’un second plan de sauvetage de 109 milliards d’euros (après un premier de 110 milliards en mai 2010) mais le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a laissé entendre dimanche, comme Mme Merkel et d’autres responsables allemands ces derniers jours, qu’il faudrait peut-être renégocier ce montant à la hausse.

Pendant ce temps, à Bruxelles, le Premier ministre belge Yves Leterme et son homologue français François Fillon se mettaient d’accord avec le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, sur un plan de démantèlement et de sauvetage de la banque franco-belge Dexia, première victime de la crise de la dette de la zone euro. Ils n’ont pas fourni de précisions sur cette solution, soumise immédiatement au conseil d’administration du groupe.

A la suite d’un premier plan de sauvetage de la banque lors de la crise des "subprimes" en 2008, la France, avec le groupe public d’investissement de la Caisse des dépô ts (CDC), détient 23,3% de la banque franco-belge et la Belgique, avec ses régions, 11,4%. Le Luxembourg détient une part moindre.

La situation est particulièrement urgente pour la Belgique, menacée par l’agence de notation Moody’s de perdre sa note Aa1 sur la solvabilité de sa dette, en partie à cause du coût attendu de la garantie des dépô ts chez Dexia. La France ne veut pas non plus perdre son AAA, la meilleure note.

Le cours de Dexia a plongé ces derniers jours, les investisseurs craignant que le manque de liquidités ne mène le groupe à la faillite. Les gouvernements français et belge sont intervenus pour garantir le financement et les dépô ts de la banque, qui finance les collectivités locales françaises et reçoit les dépô ts des particuliers belges.

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